L'attracteur alcool et cigarette
Historique
J’ai commencé à fumer et à boire aux alentours de 16 ans. Déjà attiré par les joints, puis passant relativement rapidement à la cigarette. En première année de médecine, il m’arrivait régulièrement de fumer des joints seul le soir. Puis en deuxième année de médecine, avant d’abandonner, je me suis mis à fumer la cigarette régulièrement et à acheter des paquets. Déjà à l’époque, mon alcoolisation en soirée ou en vacances était excessive, cherchant la cuite systématiquement, la trouvant souvent. Puis je rencontre [Identité protégée] à Chabestan, je me met au café, je fume des roulées tous les jours depuis déjà un moment. Deuxième année de biologie avec mon travail à pizzahut en parallèle : je fume et bois régulièrement, y compris des joints. Départ en saison à Valcoline : je fume et bois tous les jours. Je ne m’endors jamais sans mon joint. Puis je décide d’apprendre le parapente et d’arrêter de fumer. Je tiens 1 mois : au Canada, seul dans une auberge de jeunesse, je craque et me remet à fumer bêtement, par ennuie ou besoin de contenance. Retour à Valcoline pour la saison d’été, je me mets au parapente sérieusement. J’arrête probablement de fumer avant la rentrée scolaire. Rencontre avec [Identité protégée] : je vais chercher des mégots de cigarette en bas de chez moi pour refaire des cigarettes par bonheur, juste après avoir fait l’amour avec elle pour la première fois. J’arrive plus ou moins à ne plus trop fumer quand j’arrive en saison aux deux alpes. Mais, me semble-t-il, je tourne déjà au nicorette. Et je commence à boire trop. Tous les jours, au bar de l’hôtel ou alors, lors des sorties en boite très régulières. Mais je ne craque pas et ne recommence pas à fumer. Collocation avec [Identité protégée] et [Identité protégée]. Je continue à boire pas mal, souvent jusqu’à l’ivresse. Je mangerais des nicorettes pendant plusieurs années, au moins jusqu’en DEA. Grosse dépendance à la nicotine. Je continue à boire régulièrement avec [Identité protégée] mais essentiellement le week-end. Arrêt des nicorettes progressivement et difficilement en DEA. Notons une reprise de la cigarette pendant une semaine avec [Identité protégée] et [Identité protégée] dans le sud-ouest (je passe instantanément de 0 à 20 cigarettes/jour). Quelques temps après l’arrêt des nicorettes vers le DEA, par manque mais inconsciemment, je reprends la cigarette occasionnellement avec [Identité protégée], le week-end. Petit à petit, je vais chercher des mégots sur le domaine de la merci pour finir les soirées avec un peu de nicotine. Mais je ne recommence pas à acheter des paquets grâce à [Identité protégée]. Au départ de [Identité protégée], l’hypocondrie survient, la quantité de travail fourni également : je commence à boire régulièrement des kirs, le soir comme anxiolytique pour me détendre de journées de travail éprouvantes. Parfois, je bois un troisième verre en cachette quand [Identité protégée] prend sa douche. Le groupe de copains à Jean-Roget change, [Identité protégée] arrive et on commence à boire des pintes régulièrement au Callaghan. [Identité protégée] me fait découvrir les cigarillos à l’unité. Par gène de taxer des clopes tout le temps, je commence à acheter ces cigarillos à l’unité. Pendant quelques années, je tiendrais bon avec ce rythme (mes années de fumeur « heureux »), [Identité protégée] m’empêchant de me remettre complètement à fumer. Puis arrivé au chômage, l’ennuie seul le soir me pousse à nouveau vers la cigarette et à fréquenter d’autres lieux de sociabilisation (Antigone) : je me mets à fumer tous les soirs et à boire également souvent le soir. Déjà j’ai conscience de boire trop et je me force à ne boire que des bières sans alcool seul chez moi. Le week-end, quand [Identité protégée] vient, c’est difficile car je ne peux pas fumer : le week-end est parfois un peu long quand on boit sans fumer. Heureusement, grâce à la course à pied, je ne fume pas le matin. Que le soir. Et je ne bois jamais la journée. Départ à Paris. Le stress du boulot, le fait d’être seul avec le besoin de se sociabiliser, je commence à fréquenter les bars assidûment. J’enchaîne les pintes les unes après les autres, seul ou en groupe, tous les soirs je fume. Un alcoolisme plus sérieux se met en place doucement mais sûrement. La dépendance à la nicotine également et je suis obligé de passer à la cigarette électronique la journée pour ne pas être en manque. C’est l’époque où j’ai les réunions de préparation au mariage et je fume la cigarette électronique en cachette dans les chiottes.
Nous sommes alors en 2014. La rencontre avec les « pompiers » et avec [Identité protégée] augmentera encore la consommation. Je fais encore illusion pour la cigarette avec [Identité protégée] mais cela ne va pas durer longtemps. Une fois interné, au mois de juillet, je me remets à fumer plein pot. Mais je commence aussi la cigarette électronique (une vraie). Le mois d’août sera plutôt calme coté alcool et cigarette mais je recommence plein pot à paris, en complément de la cigarette électronique que je fume H24. [Identité protégée] me rejoint à Paris, j’essaie de diminuer un peu ma consommation d’alcool devant elle au Marsouins. Néanmoins, on peut dire que l’année 2014 est l’année où ma consommation d’alcool et de cigarettes est la plus importante.
En 2015, le stress post-internement, la découverte de mensonges et tromperies supposées à la population, la volonté de lancer une alerte, des phénomènes de territorialisation/déterritorialisation du psychisme (irrésolution avec changement cyclique d’angle de vue), les problèmes avec [Identité protégée] suite à l’internement, les problèmes au boulot maintiennent ma consommation d’alcool et de cigarette à un niveau élevé, par besoin anxiolytique entre autre. Mais déjà, je trouve la force de faire des pauses. Une pause par exemple au printemps avant de partir au Puy-En-Velay où je reprends cigarettes et alcool. Puis une deuxième pause en Août, si ma mémoire est bonne, avant de partir en Martinique. Commencerons alors le début des révélations et des persécutions plus directement visibles avec le placement sur « Mars ». J’arrêterais alcool et cigarette brutalement. Impossible de me rappeler également le mois où tout cela s’est passé étant donné le niveau de pression mentale. Septembre-octobre ou novembre. [Identité protégée] me quitte probablement vers le mois de novembre. Malgré le pseudo simulacre d’exécution du 6 décembre 2015, je ne bois pas et ne fume pas. Notons donc que durant cette année 2015, il y a aura eu entre 3 et 4 mois sans alcool et sans cigarette (mais avec cigarette électronique).
En 2016, je maintiens la non-consommation d’alcool et de cigarette jusqu’à ma rencontre avec [Identité protégée] où je m’accorderais une pause d’une nuit au mois d’avril soit déjà quasiment 4 mois sans consommation. A noter que ce craquement est peut-être lié à un arrêt trop brutal de la nicotine (cigarette électronique). Je craquerais à nouveau et recommencerais à boire et fumer après avoir fait l’amour avec [Identité protégée] sur le chemin de Saint-Jacques. Je ferais à nouveau des efforts en juin pour essayer de maintenir mon arrêt mais c’est trop dur et je recommence lentement mais sûrement à consommer par besoin anxiolytique et de sociabilisation. Durant l’été, je fréquente les cabanes des Alpes et j’arrive tout au plus à maintenir un vague 1 jour sur 2 en moyenne mais je ne consommerais jamais ni cigarette ni alcool en montagne ce qui est notable car l’exercice n’est pas simple. Mort de Michel en Septembre. Je recommencerais plein pot pendant l’automne et à Longo Mai malgré sa demande, avant de mourir, que je fasse très attention à l’alcool et que j’essaie de ne plus boire. Et il savait de quoi il parlait. Durant cet automne, je fais néanmoins quelques fugaces pauses qui montrent la détermination d’arrêter (chez les bonnes sœurs à St-Gervais et à Longo Mai une dizaine de jours). En 2016, j’estime à environ 6 mois le nombre de jours où je n’ai pas bu ni fumer. Soit environ 1 jour sur 2.
En 2017, j’ai très mal commencé l’année avec une cuite le jour de l’an dont j’ai mis 3 jours à me remettre. J’ai rarement été aussi malade après une cuite. J’ai immédiatement stoppé toute consommation d’alcool et de cigarette pendant 8 mois. J’ai réussi également à me désintoxiquer de la nicotine les semaines précédents mon troisième départ à Saint-Jacques ce qui fait que je suis parti sur le chemin du nord sans nicorette. J’ai tenu bon pendant tout le voyage malgré la dureté de ces 3 mois. A force de désirer partir en vacances avec [Identité protégée], j’en suis venu à désirer reboire et refumer « juste en vacance » avec elle. L’idée ayant été implantée, j’ai décidé en revenant à Grenoble, de me ré-autoriser l’alcool et la cigarette pour pouvoir maintenir un certains/sens plaisir à la vie. J’ai décidé quelques jours avant, vers le 25 août que je recommencerais : il s’agissait donc d’une reprise calculée, mûri et non pas d’une rechute imprévue. Néanmoins, le terme « calculé » n’est pas le bon : « acculé » serait le bon terme pour décrire le fait qu’il me fallait bien un peu de calorie à mettre dans mon existence et qu’à ce moment-là, seule l’alcool et la cigarette pouvaient me les procurer. En cela, je suivais la règle autorisant l’alcool pour s’empêcher de se suicider. J’ai tenté de contrôler « la redescente » vers une consommation journalière en vain. J’ai mesuré les espaces entre les consommations essayant de garder le contrôle mais inexorablement, j’ai vu ces espaces se réduire : 15 jours puis 7 jours, puis 6 puis 5, 4, 3, 2, 1 et repasser à une consommation journalière. J’ai eu un bon rebond pendant environ 3 semaines avant de descendre voir [Identité protégée] à Aix-en-Provence. Mais j’ai cédé à la règle des 1 mois sous prétexte de ce week-end avec [Identité protégée]. Puis en rentrant d’Aix-en-Provence, j’ai supprimé toute idée de modération et ai enchaîné pack de bière sur pack de bière avec 1 paquet de cigarillos par jour pendant environ 1 mois, jusqu’aux événements aux alentours du 21 novembre. J’ai alors stoppé brutalement toute consommation. Ainsi, sur l’année 2017, j’ai réussi à tenir 8 mois sans boire ni fumer. Et il n’y a eu que 42 jours dans l’année où j’ai consommé alcool et cigarette.
L’année 2018. Aucune consommation d’alcool ni de cigarette. Mais je restais addict aux nicopass. J’ai donc tenté un premier sevrage aux alentours de mars. J’ai tenu une ou deux semaines mais le moral était trop bas. J’ai donc décidé de reprendre les nicopass, priorisant ainsi le moral. Puis, j’ai commencé à calmer doucement ma consommation à l’été, essayant de prendre la première pastille vers 12h, puis 13h puis 14H ce qui signifie, sur le papier, une bonne diminution de la dépendance selon le test de fagerstorm. Mais ça, c’est sur le papier. Dans la réalité, le sevrage nicotinique a à nouveau constitué une épreuve avec réduction progressive et arrêt total au 1er septembre 2018. Cette fois-ci j’ai tenu bon mais, comme je le pressentais, j’ai été victime de syndrome dépressif assez fort durant l’automne. Syndrome dont les causes sont multifactorielles mais dont le sevrage nicotinique pourrait être un des principaux facteurs.
Nous voici en 2019. Je pensais écrire ce bilan au premier janvier mais je sentais que cela était trop tôt au regard de mon sevrage nicotinique. J’ai donc reculé ce bilan « à 6 mois ». Aujourd’hui, nous sommes le 4 mars 2019. J’ai stoppé l’alcool et la cigarette il y a environ 15 mois et 10 jours. Et j’ai arrêté la nicotine il y a 6 mois et 4 jours. Concernant, l’alcool, je n’ai que très peu de désir de reboire, je n’y pense que peu mais j’évite autant que possible les lieux à risque type bar ou soirée. Je n’ai pas envie de refumer mais je sens encore un certain « faible » pour la nicotine. Par exemple, il m’arrive d’avoir envie de prendre une taffe sur la cigarette électronique de [Identité protégée]. Ou alors, je suis passé devant quelques nicopass qui traînaient chez mes parents et j’ai eu une pensée fugace, immédiatement écartée, de finir ces derniers « bonbons ». Bref, je reste fragile au regard de la nicotine et il faut se fixer comme prochaine échéance le 1 septembre 2019, soit à un an post-nicotine. Car c’est toujours le manque de nicotine, l’envie de nicotine qui t’a fait replonger vers la cigarette ou vers l’alcool. Notons néanmoins que durant les années de colocation avec [Identité protégée] et lors de la traversée du Vercors avec [Identité protégée], j’étais peut-être plus dépendant à l’alcool qu’à la nicotine mais les choses se sont inversées les années qui ont suivi et la nicotine, ces dernières années, était le principal problème. Voici donc pour cet historique global de ma consommation.
Cahier des charges/analyse
A ce stade d’alcoolisme et de tabagisme, tu n’es plus en mesure de contrôler la consommation de ces produits. On le voit clairement, il t’a fallu plusieurs années pour arrêter « définitivement » avec de nombreuses rechutes. A chaque fois que tu as pensé en terme de « contrôle », cela s’est avérer faux et en moins d’un mois tu repassais à une consommation quotidienne. Ainsi donc, tu ne peux plus te permettre de faire de pause dans ton abstinence. Toute reprise, même une seule petite fois, une seule petite cigarette, signifiera toujours la reprise car l’idée de l’autorisation sera implantée et inexorablement, le lendemain, une semaine, 1 mois ou 6 mois plus tard, tu refumeras, reboiras et la fréquence de reprise augmentera inexorablement pour revenir à la consommation quotidienne. Reprendre la cigarette ou l’alcool c’est donc toujours mettre un point d’arrêt à ton abstinence. Toujours. Et donc toujours suivra la nécessité de mettre en place un programme de désintoxication long, fatiguant et éprouvant pour le moral. En particulier concernant la nicotine qui, tu le sais, en plus des effets du manque qui s’estompent en quelques semaines, se surajoute le déclenchement de dépression les mois qui suivent rendant si difficile l’arrêt définitif de la nicotine. Ne touche donc plus jamais à cette saloperie de molécule.
Pourquoi boire et fumer ? Une des raisons qui t’a souvent reconduit à boire et fumer c’est l’idée que l’ivresse et la joie procurée sont une dimension importante de la vie. La possibilité de mettre le cerveau en pause coté interrogation, de se détendre enfin, d’être quelqu’un d’autre, plus cool, plus relax, plus « dans le rire et dans le moment présent ». Les moments de vie ivres, les soirées seraient par nature, plus intenses. Et qu’on passerait à côté d’un pan de vie important si on ne s’autorisait pas ces moments de plaisir. La possibilité de changer de « peau », d’être plus con, moins dans le contrôle a souvent aussi pesé dans la balance pour défendre ces drogues.
Oui la sociabilité est plus facile et plus agréable avec l’alcool et la cigarette. Toute rencontre devient plus facile. Mais t’es souvent con, défoncé, racontant n’importe quoi et montrant une image bien maigrichonne de toi-même quand tu es ivre mort. Toute rencontre amoureuse devient impossible car ta propre image de toi-même devient trop dégradé, tu fais pitié d’une part et tu te fais pitié à toi-même d’autre part. Ton seul mode de séduction possible dans cet état devient la pitié or cela n’a jamais marché…
Tu peux avoir une sociabilité sans alcool et cigarette. Il faut juste la repenser, la reconstruire différemment et selon d’autres logiques (le don, le jeu, le rire, le plaisir de faire plaisir…).
Tout désir, toute volonté chute lorsque tu reprends la cigarette et l’alcool. Alors, la seule chose qui revêt de l’importance dans la vie, c’est la cuite ou la consommation. La cigarette et l’alcool deviennent le but et ne laissent aucune place à tout autre projet. A l’inverse, dès que tu arrêtes, désir, volonté, confiance en soi reviennent rapidement, en quelques jours.
Souvent, tu t’es servi de fausses excuses pour recommencer à boire. Le mal de dos récurrent qui t’empêche de faire du sport et donc de « générer des endorphines de compensation » est une de ces excuses. Or tu ne dois pas justifier la consommation de drogue à cause de ton mal de dos. Des alternatives existent. Et le dos ne peut constituer une excuse valable. Il en va de même de l’oppression politique et/ou métaphysique dont tu fais l’objet. Cela ne peut constituer une excuse suffisante à la consommation de stupéfiants. Tu t’es servi de la règle anti-suicide une fois. Mais tu as vu également que la consommation peut t’y mener tout droit. La prise de stupéfiant peut générer un délai, une prise de distance temporaire mais peut également lentement te mener à la mort. Cette règle anti-suicide doit donc être regardée pour ce qu’elle est : bien maigrichonne.
Voici maintenant les moments de faiblesse où la probabilité de reprise est la plus élevée :
- La solitude. La dépression. L’ennui. Le « à quoi bon se bouger le cul ». Attention danger.
- Les moments d’intense bonheur à immortaliser (après avoir fait l’amour à une femme ou bien en partageant un moment exceptionnel avec une femme/ des copains, en vacances par exemple). Cela est un leurre : au moment même où tu cèdes, tu détruis grandement le moment de bonheur créé car ton cerveau va devenir obnubilé en quelques secondes par la consommation (et oublier ta copine, tes copains...). L’image de toi se dégradera très vite et ce fameux moment de bonheur par la même occasion. Car il y aura toujours au fond de toi cette idée que tu as cédé, que tu as repris la consommation alors que tu ne le devais pas. Et cette petite voie cachée au fond de toi et qui a raison t’attristera. Le soir et la nuit suivant la reprise, tu expérimenteras mauvaise haleine, aller-retour incessant aux toilettes et le lendemain la gueule de bois et encore une fois cette fameuse tristesse.
- Le temps qui passe sans consommation d’alcool et de cigarette et qui fait croire, à tort, qu’on contrôle, qu’on « maîtrise ». L’erreur de base du débutant. Aucun contrôle n’est possible car c’est un switch binaire 0/1. Même après 30 ans d’abstinence, ce switch perdurera. N’oublie pas cette phrase de Laurent « je ne pouvais pas boire un verre ». Toi non plus tu ne peux plus depuis longtemps boire « juste un verre ». Quand tu penses consommation d’alcool, tu penses l’ivresse donc au minimum 6 bières et un paquet de cigarettes. Moins que cela serait presque pire que rien du tout. Ton cerveau ne peut plus considérer « un verre ». Pour un non-alcoolique, un demi dans un bar ne représente pas « le but », le « mieux » : ce n’est qu’un à-côté agréable mais secondaire qui se rajoute au moment présent (boire un verre en terrasse avec sa copine par exemple ; si c’était un coca ça ne changerait pas grand-chose). Chez toi, ça change tout : ce demi (et ceux qui suivront) est immédiatement placé comme « au sommet » des plaisirs du moment présent (le reste devenant secondaire ce qui est bien triste). Ainsi même après des années d’abstinence et le sentiment de contrôle, si tu craques dans le moment d’intense bonheur, instantanément, le « verre » et la « cigarette » deviendront la seule chose qui compte sur cette terre. J’exagère un peu mais tu sais que je ne suis pas loin de la vérité. Rappelle-toi le lendemain matin avec [Identité protégée] où tu lui quémandais misérablement des roulées comme si ta vie en dépendait : tu faisais pitié : cela faisait 6 mois que tu n’avais pas fumé : tu n’en avais pas besoin ! Ou cette belle après-midi en Espagne après avoir fait l’amour à [Identité protégée], où tu courrais dans tous les sens dans le village comme un pantin pour trouver un paquet de clope pour « immortaliser un moment » qui n’avait vraiment pas besoin de cela ! Repense ce moment avec [Identité protégée] sur la terrasse et regarde la vérité en face : avec un coca, il aurait été encore mieux.
- Les moments de changements (voyage, vacances, changements dans le quotidien). Dans ces moments, il n’est pas rare que l’on se retrouve seul ou bien avec des gens avec qui il faut recréer un début de relation. Dans ces moments, pour se donner une contenance, pour faire passer le temps, pour supprimer sa timidité et rendre le moment partagé plus « facile », fumer/partager une cigarette, un verre devient extrêmement tentant. Il faut le savoir et accepter que, oui, la sociabilisation est grandement facilitée par la consommation d’alcool et de cigarette mais pour la cigarette, cela va devenir de moins en moins vrai car de moins en moins de gens fumeront. Pour l’alcool, tu vas vieillir et en vieillissant, on rencontre plus de gens qui boivent modérément ou pas du tout ou qui sont moins portés sur la fête. Donc serres les fesses et tient le coup. Apprendre la sociabilisation sans cigarette et sans alcool, dans les moments un peu plus difficiles, est un art d’une part et est loin d’être si difficile d’autre part. Souvent la difficulté ressentie, c’est juste l’envie d’une clope. Et boire un café ou un coca avec un inconnu/une inconnue sans fumer n’est pas non plus le summum de l’anti-sociabilité.
Il ne faut plus fumer, ni boire ni prendre un quelconque produit contenant de la nicotine. Tu n’es plus en mesure de contrôler la consommation de ces produits alors n’en consomme pas. Cela est absolument incompatible avec ton bonheur et tu ne pourras jamais être heureux avec l’alcool ou la cigarette. Cela fait maintenant 15 mois que je n’ai pas consommé et c’est 1000 fois mieux comme cela. Quel plaisir de ne plus avoir ces gueules de bois infernales ou cette culpabilité ambiante ! Et quel plaisir de ne plus être au début, au milieu ou à la fin d’un programme de désintoxication où il faut reprogrammer toute sa vie, subir les effets du manque, de la dépression et réapprendre à apprécier d’autres moments que les moments d’ivresse !
On reste bien sûr ex-fumeur et ex-alcoolique (alcoolique abstinent) toute sa vie et il faudra que tu sois sur le qui-vive chaque seconde de ton existence. Néanmoins, c’est une bonne chose de ne plus vouloir jamais reprendre. De l’écrire même ce « jamais » car longtemps, je n’ai pu considérer toute une vie sans alcool et cigarettes. Je ne pouvais concevoir que des pauses. Maintenant, je peux imaginer une vie sans alcool et cigarettes. Il m’arrive souvent de m’imaginer à 70 ballets, acceptant que pour les quelques années, décennies restants, « alléger » le programme final en s’autorisant ces quelques plaisirs serait acceptables. Ce n’est pas une bonne manière de penser.
Tu dois penser et signer le « jamais ». Et quand tu auras 70 ans si un jour tu les as, tu verras bien.
Courage Viafx24. Ne fume et ne bois plus JAMAIS.
Ton moi sobre.
Signé électroniquement le 04/03/2019 à 20H45 à Grenoble.
Viafx24. DS.