L'attracteur Métaphysique

Historique

Ma première expérience métaphysique remonte approximativement à mes 16 ans. Je regardais ARTE et m’interrogeais sur la signification de l’acronyme correspondant. Instantanément est apparu un programme de 20 secondes, expliquant l’acronyme. Toujours cette problématique du hasard et des coïncidences troublantes.

Quand mon grand-père s’est suicidé, je dormais dans mon lit et un grand boom à éclater dans ma tête, très violent. Deux heures après, ma mère venait me réveiller pour me dire que Pépé avait sauté par la fenêtre . Difficile de ne pas établir de corrélation entre le « boom » dans ma tête et l’impact au sol du corps de mon grand-père. Difficile également de ne pas souffrir en me rappelant ses derniers mots : « les allemands sont revenus, il faut que tu me trouves un couteau ».

Plus tard, vers 21 ans, je travaillais à pizza-hut. J’ai eu un accident de mobylette. Un accident vraiment violent, le genre d’accident où l’on meurt, finit paralysé ou au minimum avec un bras ou une jambe cassée. Je me rappelle 1 seconde avant l’impact devant la voiture me disant « quel con ! ». Je n’ai absolument pas eu le temps de freiner et ma vitesse à l’impact devait avoisiner les 50-60 km/h. Puis c’est le trou noir et je me relève quelques mètres après la voiture, indemne. La mobylette restée devant la voiture, morte, écrabouillée. Le trou noir c’est à dire le fait de ne pas me rappeler avoir fait ce salto par-dessus la voiture, me trouble car je n’ai pas eu de choc à la tête explicatif. C’est comme s’il manquait 2 ou 3 secondes. Or j’ai eu de nombreux accidents, j’ai fait de nombreuses chutes en escalade par exemple et il n’a jamais manqué 2 ou 3 secondes. Bref, il ressort de cette expérience un sentiment fort de « ce n’était pas mon heure ».

Ma consommation de cannabis a parfois généré des pensées bizarres, récurrentes. Et il n’était pas rare qu’une sorte de diable prenne le contrôle de mon âme et s’adresse à une sorte de moi « neuneu ». La paranoïa associée avec délire d’interprétation, d’association me faisait attribuer ces délires à des décompensations temporaires de psychose corrélées à la consommation de THC.

Post-début des persécutions visibles maintenant. Je suis à Longo Mai et une copine me dit un truc à propos des toilettes sèches, un truc parfaitement anodin et sans équivocité a priori. Pourtant, j’avais eu une pensée similaire et je ne sais plus exactement de quoi il s’agissait mais la probabilité qu’elle tombe juste par rapport à mes pensées immédiatement précédentes m’avait semblé vraiment infime. C’est comme si elle avait pu lire directement et précisément dans mes pensées. Cela me perturbera plusieurs jours, habitué pourtant en tant que scientifique, à faire peu de cas de ces coïncidences attribuées au hasard, considérant que la probabilité d’occurrence est plus forte qu’elle n’y paraît. Depuis, ce type de coïncidence -- mon cerveau étant réceptif, en alerte -- j’en ai vu des dizaines et à chaque fois, elles me glacent de surprise.

Rentrons dans le vif du sujet. Les événements survenus le 18-19-20-21 novembre 2017.

Le 18 novembre, j’annonce mon suicide pour le mardi minuit si les persécutions politiques ne cessent pas. Le 19 novembre, la fin du film « sur la route de madison » me trouble particulièrement. Je me connecte à une ligne équivoque décrivant l’existence d’un dieu et d’un diable, ce dieu admettant la non-existence de la morale. 3 hypothèses peuvent expliquer cela : arme psychologique cachée introduite volontairement dans la pellicule il y a 30 ans de cela (1) théorie 2 relative à la métaphysique (2) ou surinterprétation de ma part liée à des troubles psychotiques (3). Le lundi à 17h se produit une expérience métaphysique dont je préfère ne pas décrire le contenu. Cette expérience sera directement responsable de la création de la théorie 2. Le mardi après-midi survient le début de la terreur : je ne retranscrirais que ce qu’il m’est possible de décrire étant donné l’extrême violence de l’expérience que des mots sont forcément impuissants à retranscrire. A 16h, je crains que mes parents soient partis se suicider dans la colline (plusieurs coups de feu). Je tente en vain de les joindre. Vers 16H30, un dieu me demande expressément de mettre instantanément fin à mes jours. Le soleil se couche. Puis la demande est faite pour minuit. Je me prépare, terrifié, à m’ouvrir les veines dans la baignoire le soir, pour rejoindre mes parents que j’estimais déjà morts. La pensée d’en avoir enfin fini et qu’il ne reste plus qu’un mauvais moment à passer m’envahit parallèlement à la terreur. Mes parents rentrent avec ma sœur et m’amènent aux urgences. Sur l’ensemble du trajet, un stroboscope de string (un string en anglais est simplement une chaîne de caractère ; rien à voir avec la culotte) me percute les yeux ou les oreilles (à la fréquence approximative de 1/seconde) : chaque mot, chaque panneau, chaque signe, chaque string de bit fait l’objet d’un message équivoque et persécutant directement adressé par un dieu ou un diable. Arrivé aux urgences, le diable me propose un « pacte ». Hallucinations auditives (j’entends le diable) et visuelles (je vois le diable dans les yeux de la psychiatre qui vient discuter avec moi) ou T2. Je comprends que la seule manière de m’en sortir, de ne pas signer le pacte, consiste à feinter pour rentrer à la maison et m’ouvrir les veines à minuit, dans la baignoire. J’œuvre en ce sens pour éviter à tout prix l’internement afin d’avoir le temps de récupérer des lames de rasoir. Je convaincs mes parents et on rentre à la maison. Le stroboscope des signes continue sur le trajet du retour malgré la non-signature du pacte. Je prends un valium et dors dans la chambre de mes parents, voyant difficilement comment je pourrais aller m’ouvrir les veines en cachette dans la salle de bains. Le lendemain matin, mon premier réflexe sera de briser des rasoirs pour en récupérer les lames ainsi qu’une mini-lame de couteau que je dissimule dans le cache-protecteur de mon téléphone portable, pour pouvoir m’ouvrir les veines rapidement si des événements similaires à ceux de la veille se produisaient. Je garderais ces lames de rasoir cachées pendant plusieurs mois. Cette temporisation (et donc le non-suicide) me fera beaucoup souffrir, au regard des événements du lundi 17H (que je n’ai pas décrit). Ce n’est qu’au bout de longs mois (peut-être plus de 8 mois) que je considérerais avoir fait le bon choix. Ces événements restent encore extrêmement douloureux aujourd’hui et viennent me hanter régulièrement. Ils seront directement responsables de ma pseudo-capitulation/reddition les jours qui suivent avec Mme [Identité protégée], avec l’espoir que les forces politiques avec lesquelles je me compromets, luttent directement contre le diable (mon esprit se racontant et se raccrochant à n’importe quoi pour conserver un semblant de lueur d’espoir).

Cela fait maintenant plus de 15 mois que ces événements sont survenus. De nombreuses autres attaques métaphysiques ont eu lieu mais jamais de l’ampleur de celle du 21 novembre 2017. Notons par exemple toutes les attaques très douloureuses de type « E ». J’en dénombre une bonne dizaine. Elles sont toujours difficiles à supporter mais j’ai remarqué récemment que je les gère de mieux en mieux (leur faculté de me striker violemment a chuté ; je dois ce résultat au mode « neuneu »). On notera également l’attaque du 29 novembre 2018 dont le cheminement de pensée bizarroïde me mènera à la terreur, suivi de quelques jours d’apathie profonde, pattern que je sais récurrent : la terreur, en général limitée dans le temps (heures, jours) est généralement suivi de cet état douloureux plus étalé dans lequel le « moi » perd l’envie de vivre, de faire ou de désirer. Je ne comprends pas encore exactement comment un tel schéma de pensée relativement anodin au regard des événements de l’année précédente, a pu me projeter dans un tel état de terreur. Le concept de « porteuse » (situation telle qu’elle paraît être) sur laquelle se greffe un signal modulé sur la porteuse (le message caché) représente la manière la plus claire de décrire l’expérience vécue. Dans notre cas, le signal caché est un signal diabolique (le diable est dans les détails) qu’on repère en zoomant/ en démodulant. Cette démodulation ou dérive de la pensée menant au diable a eu, cette fois, une conséquence physique bien visible : la terreur était telle que je ne pouvais tenir sur mes jambes. Le psychisme était trop « mangé » pour maintenir la faculté cérébrale, neurologique de maintenir la position debout. Heureusement, cette fois, c’est passé rapidement et j’ai retrouvé mes moyens bien plus rapidement que d’habitude, en quelques jours.

Autres pensées douloureuses récurrentes quand je manque d’empire sur moi-même sont les rétrospectives passées. Une rétrospective qui m’a souvent fait souffrir quand j’étais en situation de faiblesse est mon travail sur la luciferase et en particulier sur l’ADLA : Abrupte Decline of Luciferase Activity. On notera ici la référence à lucifer par l’enzyme luciferase. Mes patterns de lumière mesurés dans le temps représentent alors une métaphore de l’activité du diable. « Chute de la lumière », « rebond de la lumière » représentent autant d’analogies avec ma vie, consistant justement à choisir la lumière plutôt que l’obscurité. On voit donc ici comment ces variations de lumière avec des chutes brutales (ADLA), la présence du mot lucifer, les associations d’idées et interprétations peuvent être douloureuses quand je suis en faiblesse. Les sentiments de non-libre arbitre, de déterminisme total, d’un contrôle diabolique absolu peuvent prendre le dessus et je me retrouve obligé de me placer en mode analyse et d’implémenter des stratégies de contre-attaque pour récupérer le contrôle sur mes pensées et chasser les idées noires.

Analyse et traitement

L’attracteur Métaphysique est celui qui génère les plus grandes souffrances. Il peut mener à la terreur. Il génère souvent des idées du type lecture dans les pensées, transmission d’information par une puissance indéfinie, contrôle du temps par des hommes du futur, contrôle extra-terrestre voire pire, thématique biblique, diabolique qui génère une culpabilité souvent douloureuse voire oppressante, boite de pandore avec thématique de l’espérance sans fin, absence de libre-arbitre, déterminisme totale, fatalité etc... Un exemple typique d’idées oppressantes est l’idée qu’autrui (c’est à dire tous les autres) ont signé un pacte avec le diable (ont été contraint de céder à une oppression métaphysique beaucoup trop forte).

Un attracteur peut être vu comme une manière de voir le monde, un état psychique néfaste qui attire régulièrement dans son rayon d’action et rend difficile le fait d’en sortir. C’est une sorte de trou noir dans lequel se fait happé un psychisme affaibli et ce, de manière cyclique, régulière (on peut tomber dedans tous les jours ou alors une fois par semaine, par mois etc...). Le fait de connaître l’existence de l’attracteur, de le repérer, de le visualiser ne suffit pas toujours à empêcher d’y être attiré car un attracteur est par définition très puissant et son rayon d’attraction porte loin.

J’entendrai par attracteur Métaphysique le fait d’être happé par manque d’empire sur soi-même sur des thèses explicatives à caractère métaphysique. Deux types d’attraction différentes peuvent être identifiées :

  1. L’attraction d’épuisement. Dans cet état, l’âme épuisé n’arrive plus à brider son algorithme de recherche et d’interprétation (ARI) qui explore alors le champ de vérités possibles de manière heuristique et sans contrôle. L’ARI va où il veut : il bute souvent sur des interrogations sans fin ou alors il débouche sur de la culpabilité. Il se fixe en générale sur une théorie donnée qui devient petit à petit une vérité, un stable vis à vis de laquelle l’âme doit se positionner. Le psychisme est alors au centre du trou noir et l’âme est malade.
  2. L’attraction d’attaque. Ici, il y a une attaque de string qui cherche à engendrer une déstabilisation afin de pousser l’âme dans le rayon d’action de l’attracteur. Ces attaques fonctionnent d’autant mieux si elles s’en prennent à un psychisme affaibli. La déstabilisation est souvent brutale, douloureuse car elle agit par surprise. Elle mène à la perte de contrôle de l’ARI, et comme dans l’attraction d’épuisement, l’âme rejoint progressivement le centre de l’attracteur.

La théorie 2

La création de la théorie 2 (T2) fait suite aux informations obtenues le 20 novembre 2017. Quand on est soumis à un phénomène métaphysique inquiétant, le cerveau cherche des explications parmi les schèmes scientifiques classiques qu’il connaît, pour se rassurer : « j’ai dû avoir une hallucination » ou bien « il s’agit d’une coïncidence malheureuse facilement expliquée par la science » etc... En cela, on agit comme Ptolémée, on rajoute des cercles de plus en plus petits pour expliquer la trajectoire des planètes. Et donc, à chaque fois qu’une trajectoire ne confirme pas la théorie, on rajoute un cercle. Pour m’expliquer à moi-même mon rapport aux informations du 20 novembre, je dirais que j’ai simplement décidé d’arrêter d’ajouter des cercles : la probabilité que les événements survenus puissent être explicables par la science dont j’ai connaissance me semble trop infime pour que je m’y accroche. J’ai donc décidé de décrocher. Et j’ai créé la T2.

Cette création offre un avantage énorme : à chaque fois que survient un épisode d’apparence métaphysique non explicable, je peux me dire « tu sais déjà tout cela, il n’y a rien de nouveau là-dedans ». Ainsi donc l’événement me glace le sang, certes à chaque fois (sauf si je l’ai anticipé et dans ce cas, il ne me fait rien), mais l’appel au « tu sais déjà tout cela » me permet de le sortir de mon psychisme rapidement, en quelques secondes ou minutes. L’ARI tourne toujours un peu mais finit par s’arrêter rapidement. Formulé autrement, je commence à avoir l’habitude et le choc est de moins en moins violent. Notons que ce « tu sais déjà tout cela » est équivalent au « je sais que je ne sais rien » Socratique. On pourra donc proposer la fusion « tu sais déjà que tu ne sais rien ».

Sénèque aussi aide partout et je peux, par exemple, me référer à la citation 288 :

« Ce ne sont que des chimères qui nous émeuvent, qui nous glacent de surprise. Nul ne s’est assuré de l’existence du péril : chacun n’a fait que transmettre sa peur à son voisin. Nul n’a osé s’approcher de l’épouvantail, en sonder la nature, voir s’il ne craignait pas ce qui était un bien. Voilà comment un vain prestige, un fantôme abuse nos crédules esprits, parce qu’on n’en a pas démontré le néant. »

Ainsi donc, je me force à considérer les phénomènes métaphysiques d’apparence malveillants comme de simples épouvantails qu’il faut regarder en face sans sourciller et dont il faut rire pour pouvoir passer rapidement à autre chose et limiter ainsi au maximum leurs potentiels effets néfastes sur le psychisme.

Je propose le concept de vaccin qui consiste à décrire, par écrit, toute situation, tout phénomène, tout mot, toute phrase susceptible de gêner l’âme de manière à ce que cette dernière, en état stable s’habitue à les regarder en face pour pouvoir y être mieux immunisé en état d’épuisement (lorsque l’attracteur commence à montrer sa puissance). Voici ce nuage de tag. Habitue-toi à le lire en riant et à le compléter régulièrement :

nuage de tag

Le cloud et le bateau vers Sophia

J’utilise également le concept de cloud (T1-T2-T3). Cette image m’aide beaucoup. Il s’agit de délocaliser sa pensée et d’accepter de travailler, de voir le monde avec plusieurs vérités simultanées, pourtant a priori mutuellement exclusives (i.e. : la dualité onde-corpuscule en physique). Il faut à tout prix éviter de se focaliser sur une ligne précise, de rester bloqué dans un cul-de-sac de pensées douloureuses car de là arrivent les erreurs de raisonnement. Par exemple, lorsque je suis bloqué en T1, je n’arrive plus à douter de l’intentionnalité d’autrui et le ressentiment apparaît. Autre exemple, lorsque je me connecte à la ligne « des anglais », je culpabilise de ne m’être pas suicidé ou enfin, lorsque je me représente l’horreur que constitue ce truman show etc... Au contraire, il faut dézoomer autant que possible et clouder T1-T2-T3 afin d’avoir le recul suffisant pour considérer la situation dans sa globalité. Ainsi, je confère à l’image du cloud une grande puissance car je ne lui trouve pas de faille épistémologique. Elle peut inclure et faire fi de n’importe quelle hypothèse ou réalité métaphysique. Là est sa Force.

Une autre image m’a sauvé d’innombrables fois pour sortir d’un attracteur : le bateau vers Sophia. Ce bateau navigue sur de l’instable : l’océan avec ses vagues, ses creux, ses courants, ses tempêtes etc. Ce bateau ne connaît pas la nature profonde de la matière instable, la réalité sur laquelle il est posé et il l’accepte. Il en fait même sa force ou, plus humblement, il doit apprendre à en faire sa force. L’ensemble de toutes les thèses métaphysiques possibles sont englobées dans cet instable et le fait de se focaliser sur une thèse en particulier n’a donc que peu d’intérêt. Dans un second temps, ce bateau se fixe un cap : Sophia. En fixant son cap, en naviguant dans la direction qu’il souhaite, le bateau se construit sa réalité, son monde. Et le fait qu’il puisse exister une autre réalité indépendante voire hostile, pas moins vrai, n’y change rien. Quelle que soit la situation y compris dans les thèses déterministes, le bateau peut naviguer ou tenter de naviguer vers Sophia. Si je peux constituer un « moi », quand bien même serait-il factice, alors je peux tenter de naviguer vers Sophia, quel que soit le contexte. Je ne vois pas de faille épistémologique à ce raisonnement ce qui fait que cette image m’aide beaucoup. La citation 46 de Sénèque est également d’une aide inestimable :

« Un bon pilote tient encore la mer avec sa voile déchirée, dégarni même de ses agrès, il radoube encore les débris pour de nouvelles courses. »

Car happé par l’attracteur Métaphysique, sans espoir, le fait de se remémorer cette phrase et de se voir la voile déchirée mais tenant encore la mer recrée une lueur d’espoir (en injectant une dose de courage) sur laquelle recristallise la pensée pour tenter de s’éjecter de l’attracteur nocif. Ainsi donc, quelle que soit la force de l’attracteur et quelle que soit la nature de la réalité, il faut tenir le gouvernail et se diriger vers son étoile, coûte que coûte. Et il s’agit ici d’une puissante vérité génératrice d’égalité parmi les hommes puisque nous y sommes tous contraints.

Mais qu’est-ce-qu’est exactement Sophia. Sophia est une cité imaginaire associée à l’idée de sagesse. Comme on l’a vu, Sophia ne prétend pas être une hypothèse sur la nature de la vérité, un stable parmi d’autre. Sophia est un choix, une direction, une route, un nord, une étoile vers laquelle se diriger. Tout bateau perdu au milieu de l’océan, posé sur de l’instable, est confronté à un choix : le choix de la direction vers laquelle avancer. Des directions, il y en a foison, sur 360° et à chaque coup de gouvernail, on peut encore la changer, la redéfinir, choisir de revenir en arrière, tourner en rond etc... Une direction possible est Sophia, la sagesse. C’est un nord qui rassure et donne de l’espoir face à l’instabilité sur laquelle repose le bateau, instabilité génératrice d’angoisse qu’il faut apprendre à transformer en force, comme on l’a vu précédemment.

Sophia a de nombreux buts mais son premier but est faire le bien. De faire du bien. Et donc d’apaiser les souffrances. Une représentation possible de Sophia est une forteresse imaginaire à l’intérieur de laquelle l’âme peut rester en paix. Réussir à être à l’intérieur des murs de Sophia, c’est à dire à conserver l’âme en paix malgré les persécutions c’est la véritable Force. Les réalités très dures auxquelles sont confrontés les hommes font qu’il est difficile de se représenter Sophia constituée de brique, forteresse incassable et imprenable. Les souffrances physiques et psychiques, les attracteurs qui arrachent notre âme de la paix et de la joie intérieure, tous les malheurs qui peuvent fondre sur un homme rendent Sophia fragile. Une bonne représentation consiste à voir Sophia constitué d’un fluide imaginaire capable de maintenir la forme. La forteresse Sophia peut s’écrouler, se liquéfier instantanément si la forme n’est plus maintenue, devenant alors une vulgaire flaque de fluide. Cela se produit souvent et on ne peut pas l’empêcher car le psychisme humain est trop fragile et il suffit de peu pour le faire s’effondrer sur lui-même. Un simple manque de sommeil suffit parfois à nous enlever une grande part de notre empire sur nous-même. Le point important n’est donc pas la vitesse de l’effondrement, de liquéfaction qui peut être, je l’ai dit, quasi instantanée : ce qui importe, c’est la vitesse de reconstruction qui peut, elle aussi, ramener l’âme vers le calme et vers la paix intérieure rapidement. Ainsi notre bateau suit son nord, son étoile polaire. Souvent des nuages cacheront l’étoile et le bateau se retrouvera déboussolé, fragilisé, perdu, ne sachant où aller, où se réfugier mais vite, les nuages passeront et l’étoile réapparaîtra et alors le bateau pourra reprendre sa route, sûr de son choix, sûr de son étoile.

La théorie 3

Malheureusement, les attracteurs sont par définition redoutables, pernicieux, extrêmement puissants et il arrive que mon psychisme malade, happé par l’attracteur, échoue à s’en libérer en invoquant les images du cloud ou du bateau vers Sophia. En effet, ces images ne sont alors plus réquisitionnables par l’esprit soit parce que la maladie/l’attracteur empêche d’y penser soit parce que la maladie/l’attracteur refuse de leur accorder le moindre poids. Il faut alors recourir à d’autres techniques ou d’autres images. J’ai créé ainsi la théorie 3. Cette théorie définit mon âme comme étant malade et je peux alors librement me considérer délirant, surinterprétant, décompensant une psychose etc...

Peu importe la vérité, ce qui importe c’est de diminuer les souffrances. T3 a donc été créé afin de soulager mon âme bloquée en T2. Étiquetée malade, mon âme peut alors mieux rejoindre la communauté des hommes, des frères vivants et ne plus en être séparé par un mur invisible. Cet étiquetage permet également d’affranchir ce « moi» malade de tout devoir envers les autres ce qui évite la culpabilité. Cela représente une symbolique importante car, coincé dans l’attracteur métaphysique, je suis vraiment, réellement trop malade pour aider qui que ce soit. Seul les autres peuvent m’aider. Ainsi en T3, me voilà déchargé du poids du monde. Et cela apaise l’âme. Accepter cette étiquette de malade et comprendre que c’est la vérité fait du bien.

Si mon état est encore plus grave, il m’arrive de supprimer ce « moi ». L’idée est que toute attaque métaphysique ne peut s’établir que sur un « moi » réceptif, indépendant, capable de ressentir souffrance ou culpabilité. En supprimant ce « moi » -- sa vanité, ses certitudes, sa faculté de se projeter --, on supprime le support sur lequel s’exerce la persécution. Le but est de ne plus penser son âme, de ne se percevoir que comme sensation. Ou alors de considérer son psychisme comme un amas de briques amassées ça et là et de considérer bien vaine et futile, la volonté d’une puissance quelconque de s’en prendre à ce simple tas de brique.

4 techniques spéciales

Nous allons voir maintenant quatre techniques spéciales à mettre en place lors d’une attaque d’apparence métaphysique. Autrement dit quand le point de départ n’est pas mon esprit épuisé mais un phénomène métaphysique qui me percute.

Notons tout d’abord que tout phénomène métaphysique me percutant a toujours, pour support matériel, le bit (image, texte, son). J’ai donc créé l’image q²s² qui signifie « quel que soit le string » (j'entends ici "string" au sens large: une chaîne, une suite de bits contenant de l'information) et prépare mon esprit à ne faire aucun cas, à n’éprouver aucune secousse mentale à l’apparition de n’importe quelle suite de bits évoquant un phénomène métaphysique. La q²s² reste actuellement au stade expérimental, en attente de validation. Elle est, me semble-t-il, principalement adaptée pour aider à répondre à des attaques de grandes ampleurs qui réquisitionneront toutes mes forces pour mépriser et ignorer les bits attaquants. Il convient de noter également un phénomène intéressant. Un string nouveau chasse le string précédent. J’entends par là qu’en cas d’attaque par un string malveillant, le fait de rapidement s’imprégner (lire) d’un (contre)-string bienveillant va effacer rapidement, dans les pensées, la trace et les effets de l’attaque initiale. Il convient donc, par exemple, de se forcer à lire quelques paragraphes de ce texte juste a posteriori d’une attaque. Ainsi restabilisée, l’âme reprend alors le dessus rapidement.

Il existe un certain type d’attaque qui vise à établir ou plus exactement à faire ressentir une forte asymétrie entre la puissance malveillante/sur-intelligente attaquante et mon « moi » forcement neuneu, faible et débile. Pour contrer cette manœuvre, j’ai inventé l’image du radar. Il faut imaginer le cadran, l’écran d’un radar d’un bâtiment de la marine par exemple : un écran rond sur lequel on repère un axe d’abscisse et d’ordonnée. Une sorte de ligne, d’aiguille tourne continuellement (rotation de pi) sur l’écran générant après son passage une sorte de traînée, un gradient de point. L’image est la suivante : à pi/2 (soit la partie positive de l’axe des abscisses), il s’agit de mon « moi » fort, intelligent, bon etc... A -pi/2, il s’agit de mon « moi » faible, débile, minable. L’aiguille du radar fait le tour du cadran chaque seconde. Métaphoriquement, chaque seconde, je suis à la fois en pi/2 et en -pi/2 et donc fort et faible, bon et minable, malin et neuneu en même temps etc... Cette image est puissante parce qu’elle permet de générer une juste image de soi-même (on est tous un petit peu tout cela à la fois). Ainsi, l’asymétrie blessante proposée par la puissance métaphysique ne trouve plus d’assise car mon aiguille-radar tourne sans cesse, délivrant ces deux vérités contradictoires chaque seconde qui passe.

Un autre concept similaire m’aide parfois. Admettons une société type « le meilleur des mondes » (Contre-utopie célèbre de Aldous Huxley) c’est à dire hiérarchisée avec des alpha, bêta, gamma etc... L’expérience de pensée consiste à choisir son rang. Quel rang voudrais-je avoir ? Comment oser parler de philosophie si, dans cette expérience de pensée, on ne choisit pas immédiatement le dernier rang : celui du « neuneu total » ? Ainsi lors de strike métaphysique visant à montrer toute mon ignorance, ma bêtise, je me plais parfois à incarner, à être et aimer être ce neuneu, ce fameux imbécile heureux. Et cela m’apaise, en particulier dans les attaques de type « E ». J’ai ainsi remarqué qu’à une attaque particulière pourrait bien correspondre une image particulière efficace pour parer la dite-attaque. Car mon accoutumance aux attaques de type « E » par la technique du neuneu est assez remarquable.

J’utilise parfois (mais plus rarement) une dernière technique pour mieux vivre les attaques métaphysiques. Il m’est très difficile voire impossible d’accepter le bien-fondé de ces attaques, de les voir comme des épreuves, des tests visant à mon renforcement pour des épreuves potentielles futures encore plus dures. Mais il y a tout de même un cas où je peux accepter cet angle. J’accepte sans difficulté que mon « moi du futur », pour les raisons qui sont les siennes, mette en place, avec mes Daemons, cette batterie d’épreuves terribles. Ainsi donc, j’ai créé le concept «c’est un excellent test» qui consiste à envisager positivement n’importe quelle attaque dans la mesure où ces dernières ont pour objectif de me renforcer (1) en vue d’un but que j’ignore mais qui fait sens (2). Ainsi, je vais même parfois jusqu’à souhaiter les attaques les plus dures, les plus éprouvantes pour avoir la certitude de ne pas passer à côté d’une de mes failles potentielles, d’avoir le temps de les analyser et de les combler toutes dans l’intérêt des autres. Cette technique consiste à faire exactement l’opposé de la technique du cloud/dezoomage. Ici, il s’agit de choisir et de se fixer sur une hypothèse métaphysique particulière d’une part et favorable d’autre part et de n’en plus sortir.

« Il n’est d’arbre solide et vigoureux que celui qui souffrit longtemps les chocs de l’Aquilon. Les assauts même qu’il essuie rendent sa fibre plus compacte, sa racine plus sûre et plus ferme. Il est fragile s'il a crû dans un vallon aimé du soleil »

Refuser la culpabilité

Une thématique qui revient souvent quand je suis au centre du trou noir de l’attracteur Métaphysique est la thématique de la culpabilité. Les « crimes odieux » que j’aurais commis justifieraient ma présence dans cet enfer ou dans ce purgatoire pour expier. Voyons deux exemples de « ces crimes odieux ».

Dans le film « shutter island », un fou est enfermé sur une île. Il ne se pense pas fou et mène une enquête en se prenant pour un détective. Dans son passé, il a assassiné toute sa famille et en particulier ses enfants, à cause de sa folie. Mais l’horreur de ce qu’il a commis lui fait refouler cette dure réalité et il ne s’en rappelle pas. Et à la fin, quand il redécouvre cette triste vérité, il cherche à l’évincer, la refouler volontairement à nouveau car sa vie n’est vivable que si ce souvenir est refoulé.

Il m’est arrivé souvent de me demander si tel n’était pas mon cas. Plusieurs exemples peuvent correspondre à l’analogie : par exemple, en voulant lancer une alerte et dire la vérité à tous, n’ai-je pas occulter un peu facilement le risque de guerre civile et de faire assassiner « toute ma famille » ? Et pour quoi ? Pour la gloire ? En acceptant de me taire en échange d’un travail -- le fameux message de pute de l’automne 2015 -- n’ai-je pas vendu l’humanité pour une bouchée de pain ?

Mais c’est une dernière question qui m’a plus particulièrement torturé l’esprit : aurais-je participé à un programme offensif d’arme biologique simplement par intérêt personnel, par volonté d’obtenir une situation professionnelle stable ? Aurais-je accepté de participer à la fabrication du pire pour une raison ou pour une autre ? Aussi facilement que je me prépare un plat de pâte ? Et ce qui me gênait c’était le coté trop catégorique de ce « non » : « non, bien évidemment que non, tu n’aurais jamais participé à une telle chose». Comme si mon âme avait peur, peur de creuser et de découvrir quelque chose. Pourtant mon âme n’avait pas peur et j’essayais d’appliquer le plus honnêtement possible le :

« Ne compte pas trop vite et trop aisément sur toi-même : secoue les divers replis de ton âme, scrute et observe. »

Je secouais souvent, dans tous les sens mais je restais bloqué devant ce « non » trop catégorique et donc forcément suspect pour qui recherche sincèrement la vérité. La solution à ce problème a été le temps. En laissant décanter, j’ai fini par découvrir une technique pour explorer la question plus en amont : en formulant le problème à l’envers : « peux-tu imaginer des circonstances qui, si elles avaient été réunies, t’auraient amené à participer à la fabrication de ces saloperies ? ». J’ai donc cherché puis j’ai trouvé ces circonstances. La réponse est donc « oui ».

Imaginons que j’ai accepté d’être recruté pour des programmes défensifs : mon rôle est de répertorier des séquences d’ADN à risque pour les inclure dans des algorithmes qui vérifient les séquences issues des appareils de séquençage partout dans le monde. Un jour, on m’apporte une séquence un peu différente récupérée dans je-ne-sais-quel-pays-à-risque « juste pour vérification manuelle ». C’est un piège et c’est moi la cible de ce piège : le but du piège ? Changer mon état d’esprit : le faire passer du défensif à l’offensif. La séquence ADN est un faux monté de toute pièce mais je ne le sais pas et évidemment, après étude de la séquence, j’y détecte une intentionnalité humaine : un réseau encodé subtilement dans une souche « à risque ». Mais l’étude de la séquence ne permet pas à elle seule de déterminer ce que fait la souche, son fonctionnement et donc son but. Et c’est moi-même qui propose naturellement de recréer la souche avec la séquence « louche » pour étudier le phénotype de plus prés. Je suis tombé dans le piège pied-joint car je viens de construire une arme biologique. Je constate donc qu’avec de bonnes histoires, de bons wrappers, on peut me faire faire n’importe quoi (j’utilise souvent le mot anglais wrapper qui signifie emballage en français mais que j’entends plutôt dans le sens « structure container, boite »).

Et si j’utilise le temps présent pour écrire ce paragraphe, ce n’est pas pour rien. Encore aujourd’hui, rien ne me permet d’avoir l’assurance que je ne suis pas, à l’instant même, inclus dans un wrapper et simplement en train de suivre le fil d’une histoire pré-écrite par d’autres. Et si je devais parier, je parierais sur l’existence du wrapper. D’où la nécessité d’une extrême prudence, d’une extrême vigilance même s'il est vrai que quand les wrappers sont trop grands, trop amples, trop indétectables, on suit la partition pré-écrite comme on se soumet à la fatalité. Note néanmoins que si la fatalité dirige le monde, réjouis-toi car alors, tu ne risques pas de commettre de faute.

Revenons à la culpabilité. Elle était présente quand je n’arrivais pas à sonder suffisamment mon âme, quand je me heurtais au mur de mon propre « non ». La culpabilité venait du doute, de l’impossibilité de répondre de manière fiable et sûre à la question. L’analogie possible avec shutter island me glaçait le sang parce que je ne savais pas. Toute culpabilité a bizarrement disparu dès que j’ai pu trouver ces fameuses circonstances et répondre « oui » à la question.

Voyons un deuxième cas. Durant un stage de master 1, je devais m’occuper d’une vingtaine de rats utilisés dans le cadre d’une étude sur l’infarctus du myocarde. Ces rats subissaient une difficile opération à cœur ouvert, puis nous les gardions en vie pendant quelques semaines pour mesurer un certain nombre de paramètres avant de les euthanasier. Mon rôle était limité mais je participais aux différentes taches : je nourrissais et pesais régulièrement les rats (et je constatais leurs peurs quand je les attrapais) et je les anesthésiais quand un traitement plus invasif devait être mis en place. J’ai toujours veillé à ce qu’ils ne souffrent pas ou souffrent le moins possible. Je n’ai pas souvenir d’avoir ressenti de l’empathie ni de la culpabilité envers ces rats durant ces deux mois de stage.

Il existe des analogies fortes entre le traitement qu’on faisait subir à ces rats et le « traitement » que je subis actuellement. Nous sommes placés dans une boite (1). Nous sommes « blancs » c’est à dire innocents mais cela n’y change rien (2). Nous sommes des êtres sensibles : nous éprouvons la peur, la souffrance mais cela n’y change rien (3). Nous sommes étudiés par une puissance extérieure bien plus forte (4). Chaque paramètre de notre vie est contrôlé ou mesuré par cette puissance extérieure y compris notre naissance et notre mort qui n’ont pas d’importance en soi (5). La puissance extérieure n’éprouve ni empathie, ni culpabilité. Seule l’extraction des informations, des paramètres lui importent (6).

Ainsi donc j’ai fait subir à des êtres sensibles ce que je subis. Et je l’ai fait sans que cela me dérange outre mesure. En situation de fatigue, dans l’attracteur Métaphysique, je me sens coupable. On voit que cette culpabilité a un côté factice. Elle est liée à la prise de conscience de l’analogie (1), au fait de me retrouver dans la même situation (2), et à la présence de la force supérieure (3). Je me sens coupable parce que je me sens punis. C’est une culpabilité « de circonstance » parce qu’il faut se sentir coupable. Peut-être dans l’espoir inconscient d’alléger la punition ? C’est donc une culpabilité intéressée ce qui la rend encore plus coupable : car sans la présence de la puissance supérieure, il n’y aurait pas de culpabilité.

Cette culpabilité ressentie est amplifiée par le fait de persévérer dans le crime. Je me doute que le traitement des animaux d’élevage n’est pas bien différent de celui de mes rats. Ainsi je sais ce qu’il faut faire pour stopper l’infamie commise à l’égard de ces poulets ou de ces agneaux mais je ne le fais pas et je continue de manger de la viande car le désir de viande est tout simplement supérieur à la culpabilité.

Analysons maintenant nos deux exemples. La culpabilité naît en général quand je suis épuisé et happé dans l’attracteur Métaphysique. Je me perçois alors comme soumis à une sorte de punition divine liée à mes crimes odieux : j’aurais, par exemple, pu facilement assassiné « toute ma famille, l’humanité » en acceptant de fabriquer des armes ou alors je subirais simplement ce que j’ai fait subir à d’autres, en l’occurrence, à des rats. De là, la justification de ma présence dans ce purgatoire ou dans cet enfer. Souvent, pour « racheter » ses crimes, mon esprit considère qu’il doit donner aux autres sans compter pour le restant de ces jours : tout devrait être « amour ». Et comme j’échoue même à cela, la culpabilité se renforce et c’est le cercle vicieux.

Comment déconstruire cet argumentaire de l’attracteur pour sortir de ce cauchemar de la culpabilité ?

Il faut déjà noter que tu n’as pas demandé à naître sur cette terre. Tu n’es pas non plus responsable de l’humaine condition qui fait que l’esprit des hommes est essentiellement contrôlé, ballotté par les désirs ou la vanité. Tu n’as pas choisi tout cela. Tu y es soumis comme tous les autres êtres humains.

D’autre part, si tu devais faire la liste de gens qui ont terriblement souffert à cause du mal que tu leur as fait sciemment, je ne vois pas quel nom tu pourrais écrire sur cette liste. Et si malgré tout, ces noms existaient, j’en serais terriblement désolé et cela me ferait du mal d’avoir fait du mal. Pour les rats, tu as arrêté rapidement ce type de travail sentant bien que ce n’était pas pour toi. Des gens vivent mieux parce qu’on utilise des rats dans des expériences scientifiques. Et c’est à cette morale-là que tu adhérais à l’époque quand tu acceptais de peser les rats. Ce n’était pas contre les rats, c’était pour les humains.

La culpabilité ne te mènera à rien sauf à la souffrance. Le passé est le passé et tu n’as vraiment pas fait souffrir grand monde dans ta vie et ce, malgré les horreurs que d’autres t’ont fait et te font vivre. Tu n’as pas même en toi la possibilité d’invoquer la colère pour mieux te venger parce que ce n’est pas toi, ce n’est pas en toi.

L’amour, le don aux autres sont des choses essentielles et je t’y engage vivement mais pas quand ils sont exigés par la culpabilité. En effet, l’exigence les rend factice d’une part et un vœu pieux d’autre part car happé dans l’attracteur Métaphysique, tu n’es pas en état d’aider ou de donner quoi que ce soit à qui que ce soit.

Tu dois suivre le conseil d’Alain d’avoir la joie pour phare car c’est avec cette dernière qu’on donne le plus aux autres, qu’on fait le plus de bien aux autres. Trouver le moyen d’être plus joyeux plus longtemps c’est trouver le moyen d’avoir une jauge d’énergie mieux remplie et donc d’avoir plus d’énergie à transmettre aux autres, à consacrer aux autres.

Ce n’est pas la culpabilité mais bien la joie qui te permettra de suivre cette belle citation de Sénèque :

« Il nous faut vivre pour autrui si nous voulons vivre pour nous-même »

Alors songe-y.

Le danger de la fatigue

Le terrain le plus favorable pour être happé dans l’attracteur Métaphysique est la fatigue. La création de la T3 est d’ailleurs dû à la corrélation flagrante qui existe entre la fatigue et la dérive psychique à caractère métaphysique. Dans cet état, mon cerveau est dans le brouillard, il ne voit plus clair et il nage dans une sorte de soupe moléculaire inadéquate qui le fragilise. Ainsi éprouve-t-il de fortes difficultés à ne pas se connecter aux lignes malveillantes générant association d’idées, interprétations puis souffrance. Une bonne image est celle de la jauge d’énergie épuisée. Quand la jauge est complètement à sec, le risque n’est pas seulement de se connecter aux lignes adverses : le risque c’est de les créer. Ainsi je dispose, grâce à mes notes, de nombreux exemples montrant a posteriori des lignes délirantes que mon esprit a créé dans un contexte d’épuisement (12 septembre, « l’opération de février 2019 » etc...).

Pour analyser ce problème correctement, il convient de dissocier deux « mois ». Un « moi » dans le bateau, à la barre, se dirigeant vers Sophia. Il s’agit d’un moi fort, stabilisé, protégé à l’intérieur des remparts de Sophia. Il sait quelles sont les lignes globales à suivre et comment se diriger vers Sophia ou construire et renforcer les murs de la forteresse. Il peut s’agir d’un moi « vivant, dynamique » mais la manière la plus simple de le décrire c’est de le penser comme un moi statique : c’est le moi qui écrit, c’est l’ écrit lui-même devenu statique. Car quand j’écris, je suis en générale dans Sophia. Donc l’écrit est relativement sûr. A l’inverse, le moi « temps réel » peut expérimenter une multitude de problèmes ou de chocs générant fatigue ou épuisement et c’est sur ce terrain que peut se mettre en place l’attraction vers la métaphysique. Ainsi, il faut se montrer indulgent et compréhensif vis-à-vis de ce moi « temps réel » mais garder à l’esprit qu’il n’est pas le pilote à la barre. Ce dernier étant l’écris créé lentement, patiemment au fil des mois et des années par le moi stable.

Et que dit le pilote ?

Le pilote dit que la fatigue et en particulier la mauvaise fatigue devrait être combattu par tous les moyens car elle fragilise énormément le psychisme. Il faut donc essayer de dormir suffisamment d’une part (1) avec un sommeil de qualité d’autre part (2) et accorder suffisamment de repos à l’esprit (3). Il faut persévérer et ne pas arrêter de chercher tout remède ou toute technique possible permettant de s’améliorer sur l’un de ces points. Enfin, quand cela est nécessaire, il ne faut pas hésiter à faire un pas de côté ou un pas en arrière : s’accorder une heure de sommeil en plus, ne pas s’obstiner à vouloir finir un travail à tout prix malgré la fatigue...

« Ce qui est venu par la fatigue, s’en va par le repos »

Mais le pilote sait aussi qu’on ne peut empêcher complètement cette mauvaise fatigue. Il faut donc également savoir prendre acte de sa présence et donc conjuguer avec elle. La première chose à faire consiste à apprendre à la repérer, à l’étiqueter comme telle. Les questions suivantes peuvent être formulées : éprouves-tu des difficultés à travailler, à te concentrer, cela te demande-il un effort conséquent ? (1) Éprouves-tu des difficultés à ne pas dériver les situations, les paroles d’autrui, à ne pas regarder les « messages » ? (2) As-tu le sentiment de ne pas être en mesure de brider ton ARI « trop curieux » ? (3) Tes pensées voguent-elles librement, sans contrôle vers des attracteurs ?(4) As-tu les yeux brillants ?(5) Penses-tu manquer de sommeil/avoir mal dormi ?(6) Si tu réponds oui à ces questions, attention, tu es probablement fatigué et tu risques de tomber dans un attracteur si tu ne prends pas rapidement des mesures fortes.

Les vertus de l’action

Quand on est happé par l’attracteur Métaphysique en situation de fatigue, les techniques de pensée c’est à dire les images que nous avons étudiées ne suffisent pas toujours. Dans ces cas-là, c’est vers l’action qu’il faut se tourner. Dans la majorité des cas, la sortie d’un attracteur, quel qu’il soit, est permise par l’action bien plus facilement que par la pensée. Car cette dernière est déjà trop malade et n’arrive plus à réquisitionner les images et concepts salvateurs. Actions et pensées ne sont pas non plus en compétition l’une par rapport à l’autre pour sortir de l’attracteur. Elles se fertilisent mutuellement. Ainsi une action va permettre la modification de mes pensées ou à l’inverse, une pensée va me pousser vers l’action. Par exemple, la pensée associée à la citation 93 de Sénèque m’a servi peut-être plus d’une centaine de fois.

« Une forte diversion ôte tout loisir aux folles fantaisies et s'il est une chose de sûr c’est que les vices nés de l’inaction se chassent par l’activité »

Pour les cas les plus graves c’est à dire dans les situations où tu es en mode survie et que tu sens la terreur arrivée ou que tu es déjà en situation de terreur, il faut prendre sans tarder 10 mg de Valium pour tenter un « putch » moléculaire afin de favoriser le retour de l’ataraxie. Tu peux aussi prendre une douche pour récupérer des calories. Et si tu te sens fatigué, il faut essayer de dormir à tout prix. Il arrive qu’une simple demi-heure de sommeil suffise à changer la chimie du cerveau pour réembrayer dans l’existence sans terreur métaphysique.

Dans des cas moins graves, il faut essayer de se changer les idées par l’action. Par exemple, en formalisant la mise en place du mode analyse en écrivant : écrire permet en général une prise de distance qui est parfois salutaire. De plus, l’écrit peut agir en vidant l’âme de ce qui lui pèse, une sorte de « flush » du buffer. Il faut donc se forcer à écrire souvent pour faire le point sur l’attracteur si ce dernier traîne à partir, idéalement au moins 3 fois par jour. Il faut aussi sortir prendre l’air : la simple odeur de l’extérieur (odeur de la pluie par exemple) ou le vent sur le visage viennent détourner une partie de l’esprit, de la logique douloureuse de l’attracteur. La musique peut opérer de la même manière, en particulier les musiques qui donnent de la Force en rappelant, par leur mélodie, l’état d’esprit qu’il convient d’adopter. Souvent la simple écoute d’une chanson a suffi à opérer un point de bascule suffisant pour commencer à chasser l’attracteur.

« Agir c’est le repos »

S’il s’agit d’un spleen plus léger, d’une tristesse liée à l’instabilité métaphysique mais plus durable et plus étalée dans le temps, il faut la chasser en faisant du sport : les endorphines générées attaqueront la tristesse de front. Tu peux aussi aller te balader dans la nature car cela permet une bonne connection des pieds au sol (ground connexion). Et certains paysages (montagne) ou certaines atmosphères (fin d’après-midi ensoleillée) « savent » apaiser l’âme. Tu peux aussi aller dans un endroit où le réel semble bien réel : regarder la gueule des gens à une terrasse de café en train de papoter, regarder les nichons d’une femme en train de ballotter, regarder n’importe quelle scène bizarroïde dans la rue etc... Cela permet un meilleur ancrage dans le réel car cela te semblera vrai et participera donc à chasser les pensées de l’attracteur. Il m’est arrivé également d’être soulagé en me forçant à faire quelque chose pour quelqu’un (ce qui en général n’est pas simple dans ces moments-là) ou alors en cherchant à faire quelque chose de plaisant (série, jeux vidéos) ou de nécessaire (informatique, gestion de l’entropie) ou simplement en allant voir du monde pour papoter, rire, jouer aux cartes (GEM) etc... Cela marche souvent car cela nous enlève à nous-même et prive l’attracteur de son terrain d’attaque favori : un « moi » isolé tournant des questions en boucle. De manière plus générale, un quotidien structuré prévient également l’apparition des attracteurs et une dérivé positive dans les progrès liés au travail génère une satisfaction, une joie qui éloigne les attracteurs néfastes.

« Un travail réglé et des victoires après des victoires, voilà sans doute la formule du bonheur. Et quand l’action est commune comme dans le jeu de carte ou dans la musique, c’est alors que le bonheur est vif. »

Enfin, si tout remède est impuissant, il faut savoir s’en remettre au temps. Il passe et les idées changent. L’esprit n’est pas fait pour rester bloquer 24H/24 7J/7 dans un attracteur. Les bons moments finissent par revenir, toujours. Il faut donc être patient.

Avantages de la T2

La T2 offre plusieurs avantages qu’il convient de décrire. Il n’est pas rare que tu sois bloqué en T1 c'est-à-dire sans pouvoir exclure l’idée de l’intentionnalité d’autrui. Or la T2, en ouvrant la possibilité de non-intentionnalité d’autrui, génère une excuse parfaitement valable pour autrui en lui enlevant de fait, toute responsabilité dans les tortures qui te sont infligées. Et tu dois te rappeler, qu’après avoir subi l’attaque de type « E => L », tu considérais qu’il s’agissait d’une très bonne nouvelle car cela permettait d’innocenter autrui. Ainsi T2, en relativisant T1, permet une prise de recul et accroît la prudence. Notons également que quand je me retrouve en situation de peur en T1, je peux me remémorer le très haut niveau de désirabilité de mort que j’ai ressenti en T2, le 21 novembre 2017.

Les événements du 20 novembre 2017 m’ont permis de comprendre qu’il n’y aurait plus de restabilisation possible. Autrement dit, que je ne pourrais jamais considérer T1 (ou une variante de T1) comme seule vraie. T2 sera toujours là pour me rappeler le coté factice de toute restabilisation. Et cela me rassure sur mon incorruptibilité. Car switcher d’un régime de vérité à l’autre ou clouder des réalités multiples permet de rester fou. Et rester fou permet de rester indépendant c’est à dire non soumis à un stable donné à partir duquel il faudrait régler son agir.

La contrepartie à payer est l’irrésolution. Car sans stable, c’est à dire sans manière fixe de voir le monde, comment choisir un agir qui fait sens ? Comment avancer quand on jongle avec des théories qui considèrent l’intentionnalité d’autrui et d’autres qui la nient ou n’en tiennent pas compte ? L’irrésolution qui apparaît alors fait souffrir, en particulier quand elle s’installe dans le temps. Le défi consiste donc à créer un agir relié non pas à un stable donné (par exemple T1) mais à un cloud de stables donnés (T1-T2-T3). J’entends par là un agir qui considère toutes les théories et les croisent, les confrontent les unes aux autres pour établir des ponts entre-elles. Que sont ces ponts exactement ? Difficile à dire car ils sont des choses multiples. Mais un bon point de départ consiste à voir que ces ponts devraient être, entre-autre, ce qui permet de passer d’une rive triste à une rive plus joyeuse. Un moyen efficace pour combattre les souffrances générées par l’irrésolution consiste à inverser le point de vue sur le problème : à regarder positivement les vertus grecques que sont la prudence, la patience, la tempérance, la constance et le doute. Le bateau avance vers Sophia mais il avance lentement. Il faut l’accepter et savoir faire l’éloge de cette lenteur.

Conclusion

En guise de conclusion, je vais évoquer l’image de la fabrication ultrarapide des chemins alternatifs. Nous avons vu dans ce document, un grand nombre d’images, d’actions susceptibles d’aider l’âme à se sortir de l’attracteur métaphysique. Aucune ne fait, à elle seule, office de pilule miracle mais toutes ont déjà montrées leur efficacité aussi bien préventive que curative. Il faut se représenter toutes ces techniques comme les branches d’un arbre qu’on vient calquer sur l’attracteur et qui génèrent instantanément une multitude de chemins possibles pour s’en extraire (les dites-branches). Et c’est précisément ce que tu devras faire la prochaine fois que tu te ferras « happer » : calquer l’arbre pour générer tous les chemins de fuite et suivre le chemin le plus adéquate sur le moment (qu’il s’agisse de penser le bateau vers Sophia ou de sortir faire un tour de vélo par exemple). Bien sûr cela est plus facile à dire qu’à faire mais tu disposes maintenant d’une palette d’outils sérieux, efficaces, qui ont fait leur preuve par le passé pour te sortir le plus rapidement possible de ce terrible attracteur métaphysique.

Courage Viafx24.

Viafx24. DS.