Analyse de l’article Wikipedia sur Rousseau

Introduction

Mon cher Rousseau,

Je suis bien triste de t’écrire que le complot, le surhomme qui travaille à la falsification ou à la dissimulation de la vérité te concernant est toujours actif à l’heure où j’écris ces mots, 245 ans après ta mort.

Je vais analyser l’article de l’encyclopédie « wikipedia » associée à ton nom. Cette encyclopédie a cette particularité d’être modifiable par tout le monde. J’ai longtemps vanté les mérites d’une telle encyclopédie et je suis obligé de continuer à m’en servir régulièrement comme source d’information. Néanmoins, dès le commencement des persécutions dont je fais l’objet, je n’ai jamais douté qu’une telle encyclopédie ne soit en réalité que le jouet du surhomme et donc que le faux et le vrai s’y côtoient selon son caprice. Comme je vais le démontrer, l’article qui porte ton nom en est ici la preuve vivante. J’ai cru à cette encyclopédie tant que je croyais que les hommes étaient en moyenne globalement libres et amoureux de la vérité. Mais ce ne sont, comme tu l’avais sans doute compris, que des agents. Ils n’écrivent bien souvent que ce que le surhomme leur dicte.

Je vais analyser essentiellement l’article français pour tenter de mettre en exergue le mieux possible l’implantation du « faux ». Le but est toujours de convaincre une personne non-informée, s’il en reste encore sur cette terre. Je jetterai un œil également sur la version anglaise et espagnole pour montrer, comme tu le savais déjà, que le complot dont tu es victime n’a pas de frontière.

L’encyclopédie étant modifiable à tout moment par n’importe qui, je mettrai un lien vers le fichier pdf de la version qui a été utilisée pour cette analyse. Il est possible également que je modifie moi-même ton article pour y insérer quelques lignes de vérité dans cet océan de faux. Néanmoins, je ne suis pas sûr d’arriver à mes fins si l’article est verrouillé d’une part et si ma modification fait l’objet d’une censure d’autre part. On verra.

La première chose qu’on peut remarquer concernant « ton » article est sa taille gigantesque. En pdf, il fait 36 pages d’une police minuscule ce qui équivaut sans doute à une centaine de page avec une police normale. A titre de comparaison, selon le même procédé de mise en pdf et donc avec la même police, l’article français sur la seconde guerre mondiale fait 42 pages et l’article sur la guerre de Vietnam 22 pages. Ton article est quasiment aussi long que celui qui décrit, selon les historiens, le plus grand cataclysme, la plus grande catastrophe qu’ait connu l’humanité (55 millions de morts selon Wikipédia). De même, ton article est nettement plus long que celui de la guerre du Vietnam (plusieurs millions de morts selon wikipedia). Je rappelle ici qu’il m’est odieux d’utiliser des statistiques, de parler de « nombre de morts » pour appuyer mon argumentation. Doutant d’absolument de tout depuis le début des persécutions dont je suis victime, j’ajoute que je suis bien loin d’avoir des certitudes absolues concernant la réalité de ces guerres. En particulier la guerre du Vietnam. Je présente mes excuses aux victimes dans l’hypothèse où ces guerres auraient été bien réelles et où donc je colporterais innocemment les plus grandes bêtises.

Que démontrent ces analyses de taille d’article ? Rien. Si ce n’est qu’il y a des gens qui ont cru bon de devoir analyser ta vie et ton caractère y compris ta vie privée, dans les moindres détails et nous verrons que ces détails vont parfois absurdement loin. Il va de soi que ces mêmes personnes ne supporteraient pas que leur vie ou celles de leurs enfants fassent l’objet d’une telle « autopsie » infâme. Leur participation secrète au surhomme (société secrète) protège leur vie privée et les prémunit sans doute contre la diffamation.

C’est hier soir que j’ai pris mon courage à deux mains pour lire cet article en entier. L’exercice n’est pas facile car c’est un ramassis de faux, de détails, de conneries sans fin et je t’avouerai que j’ai failli abandonner l’exercice à plusieurs reprises.

Les textes issus de l’article de Wikipédia seront de couleur rouge, mon analyse restera de couleur noire. Les emphases (mise en gras) du texte de l’article sont de moi.

Les article Wikipedia (français, anglais et espagnol) sont consultables ici :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Jacques_Rousseau

https://en.wikipedia.org/wiki/Jean-Jacques_Rousseau

https://es.wikipedia.org/wiki/Jean-Jacques_Rousseau

Mais comme ces articles peuvent être modifiés à tout moment (principe de Wikipedia), je mets un lien vers la version pdf des articles qui ont servi à cette analyse (le téléchargement est susceptible de durer 1 minute) :

Wikipedia_Jean-Jacques_Rousseau_fr.pdf

Wikipedia_Jean-Jacques_Rousseau_en.pdf

Wikipedia_Jean-Jacques_Rousseau_es.pdf

Analyse du préambule

Voici ci-dessous le préambule de l’article. J’ai coupé quelques passages sans importance. On notera déjà sur l’image ci-dessous que l’article a été labellisé « article de qualité » en 2016 😊. A décharge cette fois, le portrait choisi est à mon avis celui qui te met le plus à ton avantage. Non pas que cela ait la moindre importance mais nous traquons la perfidie et cette dernière aime à se glisser partout. Ne lisez pas le texte de l’image car il est reproduit en dessous.


Jean-Jacques Rousseau, né le 28 juin 1712 à Genève et mort le 2 juillet 1778 à Ermenonville, est un écrivain, philosophe et musicien genevois. Orphelin de mère très jeune, sa vie est marquée par l'errance. Si ses livres et lettres connaissent à partir de 1749 un fort succès, ils lui valent aussi des conflits avec l'Église catholique et Genève qui l'obligent à changer souvent de résidence et alimentent son sentiment de persécution.

A la cinquième ligne de l’article, la messe est dite : on parlera « de conflits […] qui alimentent son sentiment de persécution ». Bref, on laisse entendre que Rousseau a eu de simples « déboires » (utilisation du mot « conflit » tendant à minimiser la gravité des persécutions dont il a été victime) menant à un « sentiment de persécutions ». L’ajout ici du mot « sentiment » oriente clairement mais subtilement le lecteur vers la maladie mentale c’est-à-dire la paranoïa. Depuis que le monde est monde, tous ceux qui ont fait l’objet de persécutions secrètes sont taxés de paranoïaque par leurs persécuteurs.

[…] dans Les Rêveries du promeneur solitaire (écrites en 1776-78, publiées en 1782), Rousseau se livre à une observation approfondie de ses sentiments intimes. L'élégance de l'écriture de Rousseau provoque une transformation significative de la poésie et de la prose françaises en les libérant des normes rigides venues du Grand Siècle.

Les rêveries du promeneur solitaire ne consistent en rien en « une observation approfondie de ses sentiments intimes » mais d’une dénonciation sans équivoque des persécutions dont il est victime et des moyens qu’il a trouvé pour atténuer les souffrances induites. « L’élégance d’écriture » n’a pas la moindre importance au regard des faits qu’il dénonce. Le lecteur pourra vérifier par lui-même le contenu de ses rêveries en les téléchargeant ici ou en consultant mon analyse ici . Pour mémoire, je remets les premières lignes du texte pour savoir de quoi on parle. L’essentiel du livre à quelques exceptions près (description des joies de la botanique etc…) est sur ce ton-là :

« Me voici donc seul sur la terre, n'ayant plus de frère, de prochain, d'ami, de société que moi-même. Le plus sociable et le plus aimant des humains en a été proscrit. Par un accord unanime ils ont cherché dans les raffinements de leur haine quel tourment pouvait être le plus cruel à mon âme sensible, et ils ont brisé violemment tous les liens qui m'attachaient à eux. »

[…] Durant une partie du xxe siècle, une controverse opposera ceux qui estiment que Rousseau est en quelque sorte le père des totalitarismes et ceux qui l'en exonèrent.

Ici on se questionne pour savoir si au final, tu ne serais pas simplement « le père des totalitarismes » autrement dit le monstre qui a engendré tous les monstres. Et puis à peine quelques lignes en dessous, on arrive à cette belle conclusion du préambule !

Son corps est transféré au Panthéon de Paris en 1794.

Analyse de passage clés de l’article

Avant de commencer l’analyse, je rappelle la déclaration de Rousseau concernant l’ensemble de ses écrits :

« [Rousseau] déclare tous les livres anciens ou nouveaux, qu’on imprime et imprimera désormais sous son nom, en quelque lieu que ce soit, ou faux ou altérés, mutilés et falsifiés avec la plus cruelle malignité, et les désavoue, les uns comme n’étant plus son ouvrage, et les autres comme lui étant faussement attribués. L’impuissance où il est de faire arriver ses plaintes aux oreilles du public, lui fait tenter pour dernière ressource de remettre à diverses personnes des copies de cette déclaration, écrites et signées de sa main, certain que si dans le nombre il se trouve une seule âme honnête et généreuse qui ne soit pas vendue à l’iniquité, une protestation si nécessaire et si juste ne restera pas étouffée, et que la postérité ne jugera pas des sentiments d’un homme infortuné sur des livres défigurés par ses persécuteurs.

Fait à Paris, ce 23 janvier 1774

J. J. Rousseau »

Il est difficile d’imaginer que les encyclopédistes, spécialistes de Rousseau, ignorent le texte ci-dessus car cette idée est largement reprise dans les deux derniers livres de Rousseau : « Rousseau juge de Jean-Jacques » et « les rêveries du promeneur solitaire ». Décrire quoi que ce soit de la vie, du caractère ou des œuvres des Rousseau sans rappeler l’existence de ce texte relève soit de l’incompétence soit de la duplicité et donc de la participation au faux et sa perpétuation.

Baptême de Jean-Jacques Rousseau le 4 juillet 1712 à la cathédrale Saint-Pierre de Genève. Le prénom de son grand-père, David, est inscrit par erreur au lieu de celui de son père, Isaac.

[…]

Le quadrisaïeul (arrière-arrière-arrière-grand-père) de Jean-Jacques, Didier Rousseau, quitte cette ville pour fuir la persécution religieuse contre les protestants.

Remarquez ici l’immense précision apparente des recherches sur Rousseau et ses ancêtres : on a repéré une erreur de prénom dans l’acte de baptême ! Il semble apparemment particulièrement important à certains de préciser que « le prénom de son grand-père, David, est inscrit par erreur au lieu de celui de son père, Isaac » ! De même je note que certains biographes ont fait un travail d’investigation colossal pour remonter jusqu’au quadrisaïeul (je ne connaissais même pas le mot) c’est-à-dire « arrière-arrière-arrière-grand-père de Jean-Jacques ». Ma question, cher lecteur non-informé, c’est : à partir de combien d’« arrière » allez-vous comprendre qu’on se fout de votre gueule ? Est-ce que 3 vous suffisent ou est-ce qu’il vous en faut 25 ? Notez également que ce quadrisaïeul a, lui, fait l’objet de « vraies et nobles persécutions » contrairement à son arrière arrière arrière petit-fils (Rousseau) qui lui n’a eu que des « sentiments de persécution » c’est-à-dire de la maladie mentale, de la folie 😊 !

C’est lors de son emploi auprès de la comtesse de Vercellis que survient l’épisode du larcin (vol du ruban rose appartenant à la nièce de Mme de Vercellis) dont il fait lâchement retomber la faute sur une jeune cuisinière, Marion, qui est, de ce fait, renvoyée.

Il semble que beaucoup d’encyclopédistes aiment utiliser tes confessions pour y ajouter leur petit commentaire personnel (le « lâchement » dans la phrase ci-dessus). Ils omettent bien sûr de préciser que tu considères l’ensemble de ton œuvre comme essentiellement falsifiée. Et donc que cette histoire de ruban volé est susceptible d’être un faux grossier. D’autre part, je connais suffisamment les hommes pour savoir que tous ont des histoires de « rubans volés » cachées dans les méandres de leur mémoire : « que celui qui n’a jamais péché lui jette la première pierre ». Je note ainsi que les encyclopédistes ont des facilités à remémorer tes éventuelles fautes de jeunesse, mon cher Rousseau, mais se gardent bien de dévoiler les leurs.

Désespérant de pouvoir s'élever de sa condition, Rousseau décourage ses protecteurs et reprend, le cœur léger, le chemin d'Annecy…

A croire que ces encyclopédistes sont dans ta tête pour affirmer des choses avec tant de convictions c’est-à-dire sans nuance ou conditionnel.

Il s'installe alors à l'hôtel Saint-Quentin, rue des Cordiers, où il se met en ménage avec une jeune lingère, Marie-Thérèse Le Vasseur, en 1745. Cette dernière lui apporte l'affection qui lui manque. Il l'épouse civilement à Bourgoin-Jallieu le 30 août 1768. Jean-Jacques doit alors supporter non seulement une femme bavarde mais aussi la famille de celle-ci. Entre 1747 et 1751 naîtront cinq enfants que Jean-Jacques Rousseau, peut-être sur l'insistance de la mère de Marie-Thérèse, fait placer aux Enfants-Trouvés, l'assistance publique de l'époque. Il explique d'abord qu'il n'a pas les moyens d'entretenir une famille, puis au livre 8 des Confessions, il écrit qu'il a livré ses enfants à l'éducation publique en considérant cela comme un acte de citoyen, de père, et d'admirateur de la République idéale de Platon. Au livre suivant des Confessions, il écrit également qu'il fit ce choix principalement pour soustraire ses enfants à l'emprise de sa belle-famille, qu'il jugeait néfaste. Cette décision lui sera reprochée plus tard par Voltaire, alors qu'il se pose en pédagogue dans son livre Émile, et aussi par ceux qu'il appelle la « coterie holbachique » (l'entourage de D'Holbach, Grimm, Diderot, etc.). Cependant, certains de ses amis, dont Madame d'Épinay avant qu'elle se brouille avec lui, avaient proposé d'adopter ces enfants.

Quel est le sentiment global que vous inspire ce paragraphe ? N’avez-vous pas le sentiment qu’on a foutu au panthéon le dernier des salopards ?

Notez la phrase « Cette dernière lui apporte l'affection qui lui manque ». Ici l’artifice consiste à laisser entendre que Rousseau est incapable d’amour d’une part (le choix du mot affection) et d’autre part, ne lie commerce avec cette femme que par intérêt (combler l’affection qui lui manque).

« Entre 1747 et 1751 naîtront cinq enfants ». 5 enfants en 4 ans. Cela semble être un rythme effréné non ? Après peut-être que Rousseau a eu des jumeaux ou des triplets ? Notez que se situer toujours à la limite du possible et de l’impossible est un procédé « de base », un cas d’école utilisé par les sociétés sécrètes. Ce procédé permet de laisser supposer ou d’indiquer aux agents que l’information est fausse sans néanmoins que cela puisse être prouvé car l’information bien que suspecte, reste plausible.

« Il écrit qu'il a livré ses enfants à l'éducation publique en considérant cela comme un acte de citoyen, de père, et d'admirateur de la République idéale de Platon ». Oui, tout cela est parfaitement logique : abandonner ses enfants est l’acte qui caractérise à l’évidence le devoir d’un père ! Et d’ailleurs, l’autre jour en roulant en voiture, voyant un hérisson sur la chaussé, j’ai accéléré pour l’écraser. Je sais plus exactement pourquoi mais il me semble que c’est parce que je suis un grand admirateur de la république idéale de Platon 😊 !

Cette année 1752 voit le début de la querelle des Bouffons. Rousseau y prend part auprès des encyclopédistes en rédigeant sa Lettre sur la musique française, dans laquelle il affirme la primauté de la musique italienne sur la musique française, celle de la mélodie sur l'harmonie, écorchant au passage Jean-Philippe Rameau.

Il semblera peut-être évident au lecteur averti que discutailler et polémiquer sur la potentielle primauté de la musique italienne sur la musique française relève effectivement d’une querelle de bouffons. Cette fameuse « querelle des bouffons » possède sa propre page wikipedia, longue de plusieurs pages. Aucun encyclopédiste ne semble suspecter que le terme « bouffon » vise à dénigrer ceux qui s’y livraient honnêtement alors qu’il ne s’agissait peut-être que d’une pièce de théâtre / d'un « diner de con ».

Progressivement, sa célébrité devient « funeste » selon ses propres termes, cette célébrité qu’il a cherchée comme une arme sociale se retourne contre lui, et il entre dans une paranoïa, confronté à la personnalité publique qu’est devenu « Jean-Jacques », celui que les gens veulent voir, rencontrer et dont des portraits circulent.

En 2023, mon cher Rousseau, les persécutions que tu as dû endurer sont dissimulées sous le terme paranoïa. Technique de base pour discréditer ceux qui sont persécutés secrètement.

Isolé à Montmorency et atteint de la maladie de la pierre, il devient bourru et misanthrope. Il gagne toutefois l'amitié et la protection du maréchal de Luxembourg et de sa deuxième épouse. Il reste cependant très jaloux de son indépendance, ce qui lui laisse le temps d'exercer une intense activité littéraire.

« il devient bourru et misanthrope. » Décidément, il y a beaucoup de gens qui sont dans ta tête. « Il reste cependant très jaloux de son indépendance ». Il y a peut-être un truc qui m’échappe mais je suis désolé, je ne pige pas. Pourtant, je répète qu’il s’agit d’un article labellisé en 2016 comme étant « de qualité ». Je serais curieux de savoir à quoi ressemble les articles non labellisés 😊.

Durant son séjour en Angleterre son instabilité mentale croît et il se persuade que David Hume est au centre d'un complot contre lui. C'est à cette époque que circule dans les salons parisiens une fausse lettre du roi de Prusse adressée à Rousseau. Elle est bien tournée mais peu charitable à son égard. L'auteur est Horace Walpole, mais Rousseau l'attribue dans un premier temps à D'Alembert, puis soupçonne Hume de tremper dans le complot. Hume a fréquenté à Paris les Encyclopédistes qui ont pu le mettre en garde contre Rousseau. Ce dernier, hypersensible et soupçonneux, se sent persécuté. Après six mois de séjour en Angleterre, la rupture est complète entre les deux philosophes, chacun se justifiant par des écrits publics, ce qui génère un véritable scandale dans les Cours européennes. Les ennemis de Rousseau, au premier rang desquels Voltaire, jubilent…

Le niveau de dissimulation de la vérité devient de plus en plus bas. Et le paragraphe devient vraiment ridicule. On parle déjà de son « son instabilité mentale » c’est-à-dire de sa paranoïa, pour reconnaitre immédiatement derrière l’existence des faits illustrant la réalité d’un complot « une fausse lettre du roi de Prusse ». Plus loin, on trouve « Ce dernier, hypersensible et soupçonneux, se sent persécuté ». Le verbe « sentir » orientant vers la pathologie mentale. Pour ensuite immédiatement convenir de l’existence d’ennemis « Les ennemis de Rousseau ». Bref, le surhomme / la société secrète ne prend même pas la peine de faire le travail de falsification correctement car il sait qu’il ne craint rien.

La façon dont il traite dans ses écrits Diderot, Friedrich Melchior Grimm, atteste de sa paranoïa. En mai 1767, toujours sous la menace d'une condamnation par le Parlement…

Même procédé ici : comment peut-on être à la fois paranoïaque et sous la menace d’une condamnation par le parlement ?

Il organise des lectures de la première partie des Confessions dans des salons privés devant des auditoires silencieux et gênés face à cette âme mise à nu. Ses anciens amis craignant des révélations, Mme d'Épinay fait interdire ces lectures par Antoine de Sartine, alors lieutenant général de police.

Quand un lieutenant général de Police interdit la simple lecture d’un texte, on comprend tous qu’il n’y ni persécutions ni complots à chercher à l’arrière-plan mais bien simplement la paranoïa. C’est logique 😊 !

Il poursuit l'écriture des Confessions et entame la rédaction des Dialogues, Rousseau juge de Jean-Jacques. Ne pouvant les publier sans susciter de nouvelles persécutions…

Au-dessus, les encyclopédistes ont largement parlé de « sentiment de persécution » et de paranoïa. Maintenant ils reconnaissent la réalité des persécutions sans se sentir gêné par d’éventuels contradictions…

Sur le fronton, un cartouche d'où pend une guirlande de palmes porte la devise de Rousseau « vitam impendere vero » (« consacrer sa vie à la vérité »).

Cette simple devise de Rousseau « consacrer sa vie à la vérité » laisse entrevoir, par ombre chinoise, la machine à fabriquer du faux contre laquelle il a dû lutter.

David Hume disait de lui : « Toute sa vie, il n'a fait que ressentir, et à cet égard, sa sensibilité atteint des sommets allant au-delà de ce que j'ai vu par ailleurs ; cela lui donne un sentiment plus aigu de la souffrance que du plaisir. Il est comme un homme qui aurait été dépouillé non seulement de ses vêtements, mais de sa peau, et s'est retrouvé dans cet état pour combattre avec les éléments grossiers et tumultueux ». Bertrand Russell ajoutait : « C'est le résumé le plus sympathique de son caractère qui soit à peu près compatible avec la vérité »

La phrase « Toute sa vie il n'a fait que ressentir » contient une composante insultante dans la mesure où, toujours par ombre chinoise, on peut lire « il est capable de ressentir, oui, mais d’aimer, non ». La suite pourrait correspondre effectivement à ce qui lui est arrivé : il a été dépouillé de ses vêtements et de sa peau par cette société secrète monstrueuse. Bertrand Russel confirme : « C'est le résumé le plus sympathique de son caractère qui soit à peu près compatible avec la vérité ». Cette phrase est importante dans la bouche de Bertrand Russel car elle confirme l’océan de faux qui entoure la vie et l’œuvre de Jean-Jacques Rousseau. Je pense que Bertrand Russel appartenait également au type de société sécrète /au surhomme qui a persécuté Rousseau et qui me persécute. Autrement dit, Bertrand Russel aurait été également un agent informé de ce système. Dans un de ces livres de philosophie (je suis navré de ne plus me rappeler lequel), il parle d’une jeune équatorienne qui lui relate le fait qu’elle a failli se tuer « en vélo ». Et il rajoute : « ce qui est l’histoire d’à peu près tout le monde ». La description est sans doute bien plus longue et je ne la retranspose pas ici. On comprend que cette histoire de « vélo » est certainement encodée « en allemand » (dans le sens double langage / équivocité) et que c’est toujours cette même métaphore classique de ceux qui circulent à vélo (personnes non-informées) par opposition à ceux qui circulent en voiture (personnes informées). Croyez-moi sur parole, les termes « bicyclette » et « accident de bicyclette » dans le paragraphe de Russel ne faisait pas référence à une vraie bicyclette et à un vrai accident de bicyclette car cela aurait été absolument sans rapport avec le point qu’il traitait alors. Nous avons tous failli nous tuer dans des accidents divers et variés au cours de notre vie et c’est une banalité sans nom que d’écrire une telle chose. Et ce n’est pas ce que Bertrand Russel faisait : il parlait d’autre chose. En tout cas, tel est mon avis.

Même si Russel connaissait sans doute l’origine et les raisons de la trame montée contre Rousseau, il se garde apparemment bien de l’expliciter. Il reconnait néanmoins (pour qui sait lire entre les lignes) qu’il est difficile lorsqu’on parle de Rousseau, de dire quoi que ce soit qui soit compatible avec la vérité. A cause de la trame toujours active d’une part (les agents ne semblent toujours pas autoriser à dire la vérité en 2023) et à cause des falsifications d’autre part.

Les ouvrages Du contrat social et Émile ou De l'éducation sont tous deux parus en 1762. Ils sont presque immédiatement condamnés. En France, la condamnation émane à la fois du Parlement (Ancien Régime) et de la faculté de théologie. À Genève, elle est l'œuvre du Petit Conseil. Ces condamnations auront des conséquences lourdes pour Rousseau dans la mesure où elles le contraignent à une vie d'errance.

Alors là, cher lecteur, où se trouve-on ? Dans le sentiment de persécution ? dans la paranoïa ? dans la schizophrénie ? dans le délire ? Ou dans la persécution qui n’explique ni clairement ses causes ni clairement ses méthodes ? A vous de juger.

Les Rêveries du promeneur solitaire sont écrites entre 1776 et 1778, jusqu'à la mort de Rousseau. Si dans ce livre, la vie est « constituée en objet philosophique », des contradictions sont visibles entre son projet politique qui vise à intégrer le citoyen dans la vie politique et l'inclination profonde de Rousseau.

Encore une fois, il s’agit de ne surtout pas expliquer quel est le sujet réel des « Rêveries du promeneur solitaire » : la persécution sécrète et monstrueuse d’un homme durant 15 ans, perpétrée par un surhomme si puissant encore aujourd’hui que personne n’ose révéler son existence.

« Si dans ce livre, la vie est « constituée en objet philosophique » ». Soit un pur charabia soit une méchanceté supplémentaire qui vise à laisser entendre que le surhomme ayant tout fait pour rendre la vie réelle insupportable à Rousseau, ce dernier n’avait d’autre choix que de vivre dans des objets philosophiques imaginaires. Une simple hypothèse de ma part étant donné le peu de sens qu’un homme peut donner à une telle phrase.

Il y a également un commentaire qui décrit le décalage entre la philosophie politique de Rousseau (le contrat social que je me refuse à lire et qui pourrait contenir des descriptions proches de la notion de surhomme) et les livres écrits une fois les persécutions mises en place : la dénonciation des persécutions menées par un surhomme qu’il avait peut-être soupçonné dans ses ouvrages « de jeunesse » mais dont il ignorait encore l’existence réelle et le niveau de cruauté.

Il écrit « [...] Je n'ai jamais été vraiment propre à la société civile où tout est gêne, obligation, devoir, et [..] mon naturel indépendant me rendit toujours incapable des assujettissements nécessaires à qui veut vivre avec les hommes ».

Je suspecte ici une falsification. Je pense que Rousseau était beaucoup trop bon (pas trop sensible, ni trop indépendant : trop bon) pour se soumettre au surhomme. Il n’en aurait jamais accepté les conséquences : se taire, obéir et accepter de persécuter des innocents. La dernière phrase est tournée de telle manière qu’elle laisse entendre que s’il a dû endurer toutes ses persécutions, c’est de sa faute. Car « les assujettissements [sont] nécessaires à qui veut vivre avec les hommes ». Or je doute fort que Rousseau ait pensé que l’unique solution « pour vivre avec les hommes » consistait à s’assujettir à un point tel que cela autorise la participation aux monstruosités les plus abjectes.

Pour désigner ce corps politique, Rousseau emploie aussi les termes société bien constituée, « peuple », République, « État quand il est passif, Souverain quand il est actif, puissance en le comparant à ses semblables ». La fin ou le but d'un corps politique, c'est de proposer un moyen de transformer le contrat social inégal de la société civile en « une forme d'association qui défende et protège de toute la force commune la personne et les biens de chaque associé, et par laquelle chacun s'unissant à tous n'obéisse pourtant qu'à lui-même et reste aussi libre qu'auparavant ».

Il est possible que Rousseau ait traité ici un sujet tabou : la constitution des hommes en surhomme. Et que le surhomme caché lui ai fait payer cette insolence au prix fort. Ses persécuteurs s’amusent alors à relever les contradictions entre celui qui se propose « d’inventer le surhomme » (avant 1762 ; le surhomme encore bien tapis dans l’ombre) et celui qui en subit et en dénonce tous les crimes (après 1762 c’est-à-dire une fois que le surhomme se révèle à lui). Bien que cela pourrait avoir été tout ou partie de la vérité, je préfère considérer l’avertissement concernant les falsifications et ne faire aucun cas de ces allégations. Quand bien même Rousseau aurait inventé intégralement et de A à Z la machine qui devait le persécuter par la suite, cela ne me le rendrait pas moins totalement innocent.

Sa critique du théâtre rejoint aussi celle de ce qu'on appellerait aujourd'hui « la société du spectacle », la société de cour pouvant être analysée comme une première société du spectacle. Rousseau considère que le théâtre en France s'est développé dans le cadre de la monarchie et symbolise à la fois la prééminence des grandes villes sur les petites villes et celle de l'aristocratie qui s'adonne aux loisirs sur le peuple qui travaille. Pour le citoyen de Genève, le théâtre participe d'institutions politiques qui pervertissent le peuple et le rendent mauvais.

Rousseau s'oppose aussi à Diderot sur l'importance à accorder au métier de comédien. Diderot, dans le Paradoxe sur le comédien, apprécie chez les acteurs leur capacité à jouer un rôle tout en restant eux-mêmes. Or, précisément ce que Diderot considère comme le sommet de l'art de l'acteur, de sa virtuosité, Rousseau le perçoit, au contraire, comme le sommet du mensonge et de la duplicité.

Je mets en garde le lecteur non-informé. Ici, il se pourrait que théâtre, spectacle, comédien ne désigne pas la pièce de théâtre qu’on va voir pour se divertir mais « la société du spectacle » voulue par le surhomme où tous les humains sont des comédiens c’est-à-dire des agents qui avancent masqués. Où tout n’est qu’apparence et faux-semblant.

De nombreux écrivains ont été également influencés par Rousseau, hors de France. C'est le cas en Russie pour Pouchkine et Tolstoï qui a écrit : « À quinze ans je portais autour de mon cou un médaillon avec un portrait de Rousseau en lieu et place de l'habituelle croix ».

On comprend que pour ceux qui refusent de vivre dans un monde faux où « il faut nécessairement accepter de faire du mal à certains pour le bien de tous », Rousseau ait pu et puisse encore incarner un espoir, une alternative, l’exemple d’un homme qui a su maintenir la lumière allumée, pour les autres et pour lui, jusqu’à la fin de sa vie.

Dès le xixe siècle, Rousseau fait l'objet de critiques, telle celle de Proudhon pour lequel « la Révolution, la République et le peuple n'eurent jamais de plus grand ennemi que Jean-Jacques ».

Bertrand Russell décrit Rousseau, dans son Histoire de la philosophie occidentale (1952), comme « l'inventeur de la philosophie politique de dictatures pseudo-démocratiques », et conclut qu'« Hitler en est le résultat ».

Avant que les persécutions ne commencent, j’avais lu un ouvrage de Proudhon (un « anarchiste ») et un de Russell (un « humaniste »). J’aimais bien les deux. J’ai relu les deux ouvrages après la mise en place des persécutions : j’ai vu deux agents. Cela ne signifie pas un jugement de ma part les concernant ni un reniement de ce que j’ai pu lire et aimer chez eux. Cela signifie qu’il existe désormais un mur entre eux et moi. Mur qui n’existe pas entre Rousseau et moi.

Selon Léo Strauss, alors que les lois issues de la volonté générales sont tributaires du législateur et comportent toujours une part de mystère, la philosophie cherche à mettre ce mystère en lumière et donc à lui faire perdre son efficacité propre : « en d'autres termes, note-t-il, la société doit faire tout ce qui est possible pour faire oublier aux citoyens les faits mêmes que la philosophie politique met au centre de leur attention, comme constituant les fondements de la société. La société joue son existence sur un aveuglement spécifique contre lequel la philosophie se révolte nécessairement ».

Pour une fois c’est clair.

« Ainsi Rousseau, qui n'était pas un démocrate, a introduit dans les démocraties modernes naissantes une notion de la Souveraineté qui était destructrice de la démocratie, et tendait vers l'État totalitaire. […] Le Législateur, ce surhomme décrit dans le Contrat social, nous offre un avant-spectacle de nos dictateurs totalitaires modernes...

Et Maritain de conclure : « L'État de Rousseau n'est que le Léviathan de Hobbes couronné par la Volonté générale, en lieu et place de la couronne de ceux que le vocabulaire jacobin nommait les rois et les tyrans. »

Dès 1788, Madame de Staël publie ses Lettres sur l'œuvre et le caractère de J.-J. Rousseau où elle critique Rousseau. Benjamin Constant, fait de Rousseau un des responsables de la Terreur pour ne pas avoir posé de limite à la souveraineté populaire. Hegel en partant d'une prémisse différente -- ne pas avoir mis la volonté générale au service de l'État vu comme possédant quelque chose de divin, mais au service de la société civile -- arrive également comme Constant à la conclusion que Rousseau serait responsable de la Terreur.

Déjà chez Duguit pointe l'accusation du Rousseau père de la tyrannie. Ce dernier écrit, dans Souveraineté et liberté de 1921, que Rousseau est « l'initiateur de toutes les doctrines de dictature et de tyrannie, depuis les doctrines jacobines de 1793 jusqu'aux doctrines bolcheviques de 1920 ».

Il est possible que ceux qui écrivent cela ait suivi le chemin inverse du mien : ils ont lu « le contrat social » et ce sont arrêtés là sans lire « les rêveries ». Mais il est beaucoup plus probable qu’ils aient connaissances de deux et s’amusent à associer Rousseau au Léviathan en faisant comme-ci « les rêveries » n’existaient pas.

Analyse de la version anglaise de l’article Wikipedia sur Rousseau

Rousseau's autobiographical writings—the posthumously published Confessions (composed in 1769), which initiated the modern autobiography, and the unfinished Reveries of the Solitary Walker (composed 1776–1778)—exemplified the late 18th-century "Age of Sensibility", and featured an increased focus on subjectivity and introspection that later characterized modern writing.

Je ne traduis pas le texte. Je me contenterai de remarquer que selon l’auteur de ce préambule, l’ouvrage « les rêveries du promeneur solitaire » serait à associer aux notions de sensibilité, de subjectivité et d’introspection. Comme nous l’avons vu en réalité, « les rêveries du promeneur solitaire » traite de persécutions odieuses et insupportables.

Samuel Johnson told his biographer James Boswell, "I think him one of the worst of men; a rascal, who ought to be hunted out of society, as he has been".[170]

En gros, la phrase dit, « je pense que Rousseau est l’un des pires hommes qui ait existé, qu’il devait être chassé de la société, comme il l’a été. ». Pour le coup, on a le sentiment ici que les choses sont dites. Pourtant et bizarrement, il n’en est rien et je suis allé vérifier la référence : le « as he has been / comme il l’a été » ne traite pas de la réalité des persécutions secrètes menées à travers toute l’Europe par un surhomme sans frontière mais de son exil forcé de plusieurs Nations (dont la France). J’admets que la nuance n’est peut-être pas lumineuse pour un lecteur non-informé.

The fault and misery of Rousseau was what we easily name by a single word, Egoism… He had not perfected himself into victory over mere Desire; a mean Hunger, in many sorts, was still the motive principle of him. I am afraid he was a very vain man; hungry for the praises of men… His Books, like himself, are what I call unhealthy; not the good sort of Books. There is a sensuality in Rousseau. Combined with such an intellectual gift as his, it makes pictures of a certain gorgeous attractiveness: but they are not genuinely poetical. Not white sunlight: something operatic; a kind of rose-pink, artificial bedizenment.

La critique d’égoïsme ou les faux compliments de sensibilité /de dons intellectuels mettent en exergue que leurs auteurs s’autorisent à discuter du caractère d’un homme qui s’est lui-même mis à nu à cause des persécutions qu’il endurait. Tous ceux qui critiquent ce que fût la vie ou le caractère de Rousseau devraient, à mon avis, se mettre eux-mêmes complétement à nu pour briser l’asymétrie existante. Sinon leur critique ne révèle que leur lâcheté s’ils la font en tant que personne ou leur rôle d’agent s’ils la font dans le cadre du surhomme.

The book Rousseau and Revolution, by Will and Ariel Durant, begins with the following words about Rousseau:

“How did it come about that a man born poor, losing his mother at birth and soon deserted by his father, afflicted with a painful and humiliating disease, left to wander for twelve years among alien cities and conflicting faiths, repudiated by society and civilization, repudiating Voltaire, Diderot, the Encyclopédie and the Age of Reason, driven from place to place as a dangerous rebel, suspected of crime and insanity, and seeing, in his last months, the apotheosis of his greatest enemy—how did it come about that this man, after his death, triumphed over Voltaire, revived religion, transformed education, elevated the morals of France, inspired the Romantic movement and the French Revolution, influenced the philosophy of Kant and Schopenhauer, the plays of Schiller, the novels of Goethe, the poems of Wordsworth, Byron and Shelley, the socialism of Marx, the ethics of Tolstoy and, altogether, had more effect upon posterity than any other writer or thinker of that eighteenth century in which writers were more influential than they had ever been before?”

Il s’agit ici d’une question. Et c’est peut-être la question que chacun devrait se poser. Voici la traduction:

« Comment a-t-il pu arriver qu’un homme pauvre, perdant sa mère à sa naissance et rapidement abandonné par son père, affligé par une maladie humiliante et douloureuse […] répudié de la société et de la civilisation, chassé d'un endroit à l'autre comme un dangereux rebelle, soupçonné d’être un criminel et un fou […] comment se fait-il que cet homme, après sa mort, triomphe de Voltaire, ravive la religion, transforme l'éducation, élève les mœurs de la France, inspire le mouvement romantique et la Révolution française, influence la philosophie de Kant et de Schopenhauer, les pièces de Schiller, les romans de Goethe, les poèmes de Wordsworth, Byron et Shelley, le socialisme de Marx, l'éthique de Tolstoï et, dans l'ensemble, ont eu plus d'effet sur la postérité que tout autre écrivain ou penseur de ce XVIIIe siècle […] ? »

Si cela est vrai, cela demeure effectivement un mystère. Il se pourrait, Rousseau, que tes persécuteurs aient eu à payer leur dette à ton égard en influence après ta mort. Il m’est souvent odieux de lire ceux qui essaient de justifier ta sensibilité, tes ressenties en des dispositions animales, uniquement intéressées et égoïstes et excluant toute possibilité d’aimer et de faire le bien, de faire du bien. Que d’autres pensent que tu as élevé les mœurs de la France et inspiré le mouvement romantique me fait plaisir parce que c’est peut-être vrai.

Analyse de la version espagnole de l’article Wikipédia sur Rousseau

La persecución empezaba a suscitar en Rousseau una paranoia o manía persecutoria a la que ya era proclive;

Traduction : « La persécution commençait à éveiller chez Rousseau une paranoïa ou manie de persécution à laquelle il était déjà sujet ». Dans le genre « je me ne prends pas la tête », je dois dire que l’encyclopédiste espagnol a fait fort. Je ne commente pas plus : si un lecteur a pu me suivre jusque-là, il verra lui-même le pseudo-comique de la phrase.

En 1767, con 55 años, recibe pese a todo la pensión de Jorge III, pero decide volver a Francia con el nombre falso de Jean-Joseph Renou, cuando ya sus agobiados amigos ingleses se habían dado cuenta de que algo le pasaba, que estaba trastornado. El príncipe de Conti pone a su disposición una casa en Trye-le Chateâu y se publica su Diccionario de música. Pero en 1768 marcha a Lyon y Grenoble y el 30 de agosto se casó con su amada Thérèse en Bourgoin. En 1770 se le permitió regresar oficialmente con su nombre: pero bajo la condición de no publicar nada más.

Traduction : En 1767, à 55 ans, il reçoit malgré tout la pension de George III, mais décide de rentrer en France sous le faux nom de Jean-Joseph Renou, alors que ses amis anglais accablés s'étaient déjà rendu compte que quelque chose n'allait pas chez lui, qu'il était dérangé. Le Prince de Conti met une maison à sa disposition à Trye-le Château et son Dictionnaire de Musique est publié. Mais en 1768 il se rend à Lyon et à Grenoble et le 30 août il épouse sa bien-aimée Thérèse à Bourgoin. En 1770, il fut officiellement autorisé à revenir sous son nom : mais à condition qu'il ne publie rien d'autre.

Encore un paragraphe avec deux contradictions évidentes. On nous dit qu’il décide de rentrer en France sous un faux nom (donc cela semble être son choix) puis on nous dit qu’il est finalement officiellement autorisé à reprendre son vrai nom (donc tous ces changements de nom semblaient lui être imposés). Première contradiction.

Ensuite, on nous dit que les anglais se rendent compte qu’il était dérangé (sous-entendu paranoïaque). Puis plus loin, on nous dit qu’il est autorisé à reprendre son nom à condition qu’il ne publie rien d’autres (sous-entendu : il est surveillé étroitement et contraint au silence par le pouvoir en place). Deuxième contradiction.

Conclusion

Voilà, mon cher Rousseau, j’en ai terminé avec cette analyse de « ton » article. J’ai été un peu sarcastique et ironique mais comment ne pas l’être ? J’ai aussi sans doute été un peu rapide et expéditif dans mon analyse car je n’aime pas critiquer le travail des autres, même quand je n’y vois que du faux et de la duplicité. Ainsi, quand j’ai pu écrire « encyclopédistes » laissant entendre que je critiquais des personnes, le lecteur pourra corriger par lui-même et remplacer le mot « encyclopédistes » par les mots « agents » ou « surhomme » ce qui, pour moi, supprime toute idée de jugement personnel. Si mes analyses devaient s’avérer fausses, erronées, passant à coté de l’essentiel ou faisant de mauvais procès d’intention -- ce qui est toujours possible -- je présente d’avance mes excuses aux personnes concernées.

Viafx24, le 1 mai 2023.