Dies Irae
Il y a quelques années quand j’ai vu ces épisodes de Kaamelot, j’ai cherché sur internet ce que pouvait bien vouloir dire ce fameux « Dies irae ». De mémoire, j’ai cherché sur Wikipédia et j’ai vu que cela signifiait « jour de colère », une thématique relative au jugement divin final, au chaos et à la punition : un thème que je n’affectionne pas particulièrement. Ou pour le dire autrement « c’est quoi cette merde ? ». Les attaques en T2 sont très douloureuses alors si en plus, on doit se farcir tous un tas de connerie sur la culpabilité, le jugement, la punition d’un dieu vengeur qui voit tout et sait tout… Mais une phrase retenait néanmoins mon attention : il était question de justes qui imploraient Dieu d’accorder son pardon à tous les autres : les pécheurs, les injustes, que sais-je ? Et pourquoi faisaient-ils cela ? Il y avait cette phrase « car les justes ne sont pas sûrs de l’avoir été ». Vous repérez ici un objet en « cloud » : le concept que j’affectionne qui permet de faire coexister deux vérités apparemment mutuellement exclusives (comme en physique quantique, la dualité onde/corpuscule). Ces deux vérités que sont-elles ? si le juste n’est pas sûr de l’avoir été alors « juste » et « injuste » voyagent ensemble selon des logiques différentes, des domaines de véridiction différents.
Il est difficile d’écrire en T2 (persécutions métaphysiques) quand son âme est placée en T1 (persécutions politiques) ce qui est le cas au moment où j’écris ces lignes. A ce moment même, mon âme n’est pas seulement en T1 : elle est dans la partie « autorité » ou pour le dire autrement dans la partie « Roi » puisque j’écris ces propos à la suite du re-visionnage de certains épisodes de la série Kaamelot. Et donc mon âme est dans cette forme de « condescendance » et c’est un peu comme si je m’adressais à des « pécores », une des expressions utilisées dans Kaamelot pour parler du bas-peuple. Mais pour leur dire quoi à ces « pécores » ? Et bien que les justes ne sont pas sûrs de l’avoir été. Ni de l’être d’ailleurs. Les paragraphes qui suivent ne sont pas écrits par le chercheur, le philosophe ou le traqueur de vérité mais par le roi. Un roi qui certes ne dispose pas du pouvoir mais de l’autorité. Nous sommes en T2 et le roi se doit d’être d’une transparence absolue devant Dieu d’une part mais également devant ses « pécores ».
Il y a maintenant 11 ans de cela, l’homme que j’étais aurait pu merder sévère. Je me suis déjà largement expliqué à ce propos dans l’attracteur métaphysique mais je vais remettre une couche ici. A cette époque et suite à une approche finement menée par les services secrets, j’ai développé une passion bête et méchante pour être recruté par la DGSE ou je-ne-sais-quelle-institution du genre, sans doute par manque de reconnaissance. Si le piège avait été mieux ficelé (même si je ne vois pas trop comment), je ne peux exclure que je n’aurais été qu’un vulgaire scientifique participant à la fabrication d’armes biologiques. Pendant quelques années, cette question m’a gêné en T1. Ce n’est plus le cas mais elle me gêne encore parfois en T2. Et j’attends mon jugement par Dieu. Quand on prétend (vis-à-vis de soi-même) être un anarchiste, on ne se laisse pas happer en une demi-seconde par une passion quand trois gugusses débarquent dans un bar en sous-entendant être des agents recruteurs… Ou alors il faut en tirer toutes les conclusions quant à la faiblesse de son âme et donc du fait, comme on me l’a fait remarquer à juste titre, « qu’on se paye de mots ». Je voudrais pouvoir écrire que j’ai retenu la leçon et qu’on ne m’y prendra plus mais la réalité de mon âme est tout autre après cette leçon. La faillibilité sur ces questions reste permanente. Il n’y a pas d’incorruptibilité totale. Et je ne parle pas de la corruptibilité compréhensible : celle où on vous tient par les couilles d’une manière ou d’une autre. Je parle de la corruptibilité uniquement liée à la faiblesse de l’âme. Comme expliqué dans l’attracteur trojan , j’ai implémenté assez rapidement des verrous d’incorruptibilité forts c’est-à-dire brisable uniquement en T2. Pour le dire autrement, en T1, un poste de député, de président, de maître du monde, 1 milliard de dollars ou 1000 vierges effarouchées ne suffiront pas… Mais ce n’est pas tout de l’écrire et je ne suis plus homme à se payer de mots… Si la confiance en moi-même sur ces questions n’est pas totale alors même que mes verrous ont pour l’instant largement fait leurs preuves, il est facile d’en déduire la confiance que je peux avoir en autrui (« les pécores ») sur ces questions… Il est triste pour un roi d’écrire que, dans un domaine de véridiction donné, tout confiance en autrui est impossible. Et que la solitude sur ces questions restera entière jusqu’à ma mort. Je préfèrerais être un roi qui disserte sur les vertus de la confiance… C’est ainsi. Parallèlement, le chemin spirituel que je suis a pour objectif de supprimer toute forme d’égo. S’il n’y a plus d’égo « je pense que ceci, je pense que cela », « mes opinions sont tellement importantes… », alors il n’y a plus de « je », plus de trahison possible et donc plus de confiance à rétablir. C’est la seule piste que j’entrevois aujourd’hui pour supprimer ce mur qui existe actuellement entre les autres et moi.
Mais ces histoires d’armes biologiques appartiennent au passé. Qu’en est-il aujourd’hui ? Même aujourd’hui, je demeure un « juste qui ne suis pas sûr de l’être ». Pourquoi ? Je n’adhère plus à la réalité : l’entremêlement de T1 et de T2 est tel que je ne crois plus en rien et je n’arrive plus à éprouver de l’empathie réelle. Il semble qu’une de mes tantes ait la maladie d’Alzheimer, des amis sont hospitalisés régulièrement, un tel prétend souffrir de ceci, un autre de cela. Mais je n’y crois plus : il y a des signes omniprésents qui me prouvent que tout est faux, qu’il ne s’agit que d’acteurs (faux plancher en T1) ou d’une illusion complète en T2 (faux plancher en T2). J’éprouve donc des difficultés à éprouver de la compassion véritable, faute de croire à leur situation. Les désagréments de mon existence (mal de dos, épuisement) m’affectent bien plus que les pathologies pourtant plus graves que mes proches disent avoir. Face à ces réalités, comment est-ce que j’agis ? Quand mon âme est trop située en T1 et s’identifie à une victime persécutée alors je ne fais rien. Récemment, ma sœur a fait un petit malaise sans gravité (« envie de vomir ») et je n’ai pas bougé le petit doigt car la situation me semblait totalement factice. Je m’étais fixé pour limite ultime l’arrêt cardio-respiratoire (ACR) : si elle fait un ACR alors je me déciderai enfin à bouger mon cul et à masser ma sœur. En T1, identifié à une victime persécutée, je ne me sens pas tenu d’être un aidant pour mes proches en souffrance car cette dernière m’apparait factice. Pourtant dans l’immense majorité des cas, j’agis en leur faveur pour tenter d’alléger quelque peu leurs maux. Pourquoi ? A quoi bon si tout es faux ? J’identifie grosso modo 3 raisons qui siègent au fondement de mon agir (en plus du fait d’être un « juste ») :
- La T2 : même si tout est illusion pour me nuire, les autres souffrent peut-être réellement. Ils sont innocents, ils ne savent pas. Et dans ce contexte, je me dois d’agir même si tout n’est que matrice factice.
- L’exemple. En T1, quand je m’identifie à la figure du « roi » (autrement dit, quand je me sens supérieur à mes persécuteurs et ayant donc autorité sur eux), j’imagine possible que des gens infèrent des sortes de lois à partir de mes actions. Je serais une sorte d’étalon-or anthropomorphique à mes dépends et contre ma volonté. J’ai trop répété à qui veut l’entendre cette phrase « l’exemple n’est pas une manière de commander, c’est la seule ». Or je crains que si je n’agis pas, même dans des situations que je sais parfaitement factices, ces gens infèrent sous couvert de neutralité la loi inverse : ne pas agir pour ses proches en difficulté serait acceptable… Quand j’ai un tout petit peu d’énergie et tout cela dans un contexte subconscient, j’essaie de faire le minimum au cas où. Ce n’est pas quelque chose que je me force à faire rationnellement (je ne reconnais et n’accepte aucune des lois, pensées, actes de mes persécuteurs), j’y suis simplement contraint par mon inconscient et par le cours de l’existence qui exige des milliers de décisions prises dans l’urgence et la précipitation.
- L’image. Bien souvent également, je ne fais d’ailleurs pas tant cela pour l’exemple que pour l’image de moi-même. Un peu comme tous ces hommes politiques qu’on voit à la télévision et qui serrent le maximum de mains comme s’ils suppliaient, hurlaient « aimez-moi ». Tout cela ne fait jamais l’objet d’un calcul conscient. Ce sont des mécanismes puissants sur lesquels nous n’avons pas de prise. C’est la vanité, l’égo mais aussi des mesures de protection du psychisme.
Vous comprenez mieux à présent pourquoi « les justes ne sont pas sûr de l’avoir été, de l’être ». Votre roi pourrait tout à fait n’être qu’un scientifique corruptible sans empathie réelle pour la souffrance d’autrui mais simplement obnubilé par son image.
Et pourquoi pensez-vous que j’écris ces mots ? Quel effet cela provoque en vous ? Est-ce que cela génère un effet positif ? « Quelle lucidité intransigeante envers lui-même, quel degré de transparence… ». Ne voyez-vous pas que c’est encore l’image et donc la vanité qui résident encore et toujours au fondement de l’écriture de ces mots ?
Pourquoi écrire ces mots en T2 ? N’auraient-ils pas plutôt leur place en T1 ? Nous ne savons pas ce que représente la T2. En étant totalement transparent sur ce que je suis « un juste qui n’est pas sûr de l’avoir été ni de l’être », j’essaie de racheter votre rédemption à tous. Oui, je suis une victime persécutée, seule contre tous, évoluant dans un monde complétement faux, suivant, par bien des aspects, le chemin du Christ. Mais il est tout à fait juste et possible de voir en moi qu’un être totalement creux, dénué de tout amour pour autrui. Et c’est pour cette raison précise que si je dois être racheté alors tous les autres doivent l’être aussi.
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Viafx24, le 24 juin 2025