Lettre à mon Ami Rousseau

Cher Rousseau,

Ci-dessous, voici en italique et en gras le dépôt à la providence que tu as fait il y a 247 ans et qui contenait ton ouvrage « Rousseau juge de Jean-Jacques ». La providence continue d’agir et je suis donc l’un des nombreux destinataires de ce message :

DÉPÔT REMIS A LA PROVIDENCE.

« Protecteur des opprimés, Dieu de justice et de vérité, reçois ce dépôt que remet sur ton autel et confie à ta providence un étranger infortuné, seul, sans appui, sans défenseur sur la terre, outragé, moqué, diffamé, trahi de toute une génération, chargé depuis quinze ans, à l’envi, de traitements pires que la mort, et d’indignités inouïes jusqu’ici parmi les humains, sans avoir pu jamais en apprendre au moins la cause. Toute explication m’est refusée, toute communication m’est ôtée ; je n’attends plus des hommes aigris par leur propre injustice qu’affronts, mensonges et trahisons. Providence éternelle, mon seul espoir est en toi ; daigne prendre mon dépôt sous ta garde, et le faire tomber en des mains jeunes et fidèles, qui le transmettent exempt de fraude à une meilleure génération ; qu’elle apprenne, en déplorant mon sort, comment fut traité par celle-ci un homme sans fiel et sans fard, ennemi de l’injustice, mais patient à l’endurer, et qui jamais n’a fait, ni voulu, ni rendu de mal à personne. Nul n’a droit, je le sais, d’espérer un miracle, pas même l’innocence opprimée et méconnue. Puisque tout doit rentrer dans l’ordre un jour, il suffit d’attendre. Si donc mon travail est perdu, s’il doit être livré à mes ennemis, et par eux détruit ou défiguré, comme cela paraît inévitable, je n’en compterai pas moins sur ton œuvre, quoique j’en ignore l’heure et les moyens ; et après avoir fait, comme je l’ai dû, mes efforts pour y concourir, j’attends avec confiance, je me repose sur ta justice, et me résigne à ta volonté. »

J’ajoute immédiatement ci-dessous une partie de ta déclaration concernant les falsifications. Je m’autorise une modification mineure : dans ce texte, tu parles de toi à la troisième personne et mon lecteur pourrait s’en trouver dérouté : je remplace, entre autres, les « il » par des « je ». Chaque modification opérée par moi-même est soulignée. Je précise ostensiblement ces modifications car ton écrit dénonçant des falsifications, je suis gêné de commencer moi-même par modifier ton propre texte. Je sais que tu comprendrais pourquoi je le fais.

« […] je déclare tous les livres anciens ou nouveaux, qu’on imprime et imprimera désormais sous mon nom, en quelque lieu que ce soit, ou faux ou altérés, mutilés et falsifiés avec la plus cruelle malignité, et les désavoue, les uns comme n’étant plus mon ouvrage, et les autres comme m’ étant faussement attribués. L’impuissance où je suis de faire arriver ses plaintes aux oreilles du public, me fait tenter pour dernière ressource de remettre à diverses personnes des copies de cette déclaration, écrites et signées de ma main, certain que si dans le nombre il se trouve une seule âme honnête et généreuse qui ne soit pas vendue à l’iniquité, une protestation si nécessaire et si juste ne restera pas étouffée, et que la postérité ne jugera pas des sentiments d’un homme infortuné sur des livres défigurés par ses persécuteurs.

Fait à Paris, ce 23 janvier 1774

J. J. Rousseau »

Mon cher Rousseau, c’est avec ces deux textes que je souhaitais commencer ma lettre car cela te donne un aperçu immédiat de la route que je compte suivre.

Nous sommes le 4 mai 2023. Tu es mort il y a 245 ans. J’ai une bonne et une mauvaise nouvelle. Commençons par la bonne. Tu as eu des défenseurs que je crois honnête comme Musset-Pathay ou G.-H Morin entre-autres. Ces derniers ont accompli un travail considérable pour blanchir ton nom et défendre la vérité et la justice. Tes écrits ont été propagés et traversent les siècles. Il est donc fort probable que tu ais eu une influence positive sur de nombreux esprits ces derniers siècles. Récemment, tes livres ont fait l’objet d’une édition numérique de plus de 9000 pages, garantissant encore la propagation de ton œuvre pour les générations futures.

Rousseau_Oeuvres_Completes.epub (26 Mo ; le téléchargement peut prendre jusqu’à 5 minutes ; si ce dernier ne démarre pas ou génère une erreur, cela peut venir d’une extension de navigateur défectueuse: faites simplement bouton droit sur le lien puis « enregistrer le lien sous »)

Rousseau_Oeuvres_Completes.pdf (57 Mo ; le téléchargement peut prendre jusqu’à 10 minutes)

Voilà maintenant la mauvaise nouvelle. La vérité concernant les persécutions que tu as endurées reste dans l’obscurité. En analysant le principal article encyclopédique qui porte ton nom, je peux facilement voir que la trame, le complot dont tu as fait l’objet, reste actif. Le faux est partout, la dissimulation de la vérité souvent grossière. Personne ne semble autoriser à discuter ou à écrire en clair sur les persécutions que tu dénonces. Je suspecte fortement tes propres textes, ceux qui circulent actuellement, de contenir les fameuses falsifications que tu dénonçais. Et il m’est difficile d’en mesurer l’ampleur. Enfin, la mauvaise nouvelle qui t’aurait sans doute le plus affecté : je fais l’objet des mêmes persécutions que toi (et je crois que nous sommes nombreux dans ce cas). Il y a quelques nuances mais elles sont minimes par rapport aux immenses points communs. Et comme toi, après 9 ans de persécutions, je n’ai toujours aucune explication à ce mystère.

A partir de maintenant et jusqu’à la fin de mes jours, je me considère comme le dépositaire principal de ton œuvre. En termes plus clairs, c’est moi qui suis en charge d’inférer ce qui aurait été ta volonté et de tenter de l’accomplir (1). Je suis également chargé de prendre ta défense comme le ferait un vrai ami (2) et de chercher la vérité, le mystère nous concernant, qui reste entouré par un épais voile de ténèbres (3). Tout cela dans le but d’éclairer le mieux possible les générations futures car tel aurait été, je le crois, ton objectif principal (4). Par chance c’est le mien aussi.

Suis-je suffisamment digne d’être ton dépositaire principal en ce début de 21ème siècle ? Il me faut te confesser un certain nombre de chose. Je n’ai pas lu grand-chose de toi. On m’a forcé à lire tes confessions livre 1 à 4 quand j’avais 16 ans. Vers 27 ans, j’ai lu ton discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes. J’étais alors biologiste et certaines de tes idées en biologie m’ont éclairées. Vers 35 ans, j’ai lu tes Rêveries du promeneur solitaire. Je faisais l’objet de persécutions depuis quelques années déjà et j’ai compris que nous subissions « un traitement » similaire. Aujourd’hui j’ai 40 ans et je me lance dans une sorte d’opération de secours. Je débute cette dernière en mettant en lumière les persécutions dont tu as été victimes et qui sont essentiellement passées sous silence. A cette occasion, j’ai relu et analysé tes rêveries ainsi que Rousseau juge de Jean-Jacques. J’ai lu une toute petite partie de ta correspondance et quelques circulaires. Et c’est tout. Je n’ai pas lu l’Emile ni Julie ou la Nouvelle Héloïse ni le contrat social ni la suite de tes confessions. Et je m’y refuse. La première raison c’est à cause des falsifications : je ne peux pas suffisamment faire confiance à ces textes. La deuxième raison c’est qu’il est possible que tu développes des idées proches de la notion de surhomme dans le contrat social. D’une part je n’ai pas besoin de connaître ces idées et d’autre part je ne peux en garantir l’authenticité. La troisième raison c’est que je n’ai pas le temps. Tu n’es pas sans savoir que nul ne devrait se targuer d’une telle excuse : du temps, en a toujours qui en veut. Et bien j’ai trouvé ici une exception qui confirme la règle et il m’est plaisant de penser que tu serais parfaitement d’accord avec moi.

Je me suis donc focalisé sur les livres que tu as écrit après la mise en place des persécutions. J’estime que ces dernières ont commencé aux alentours de 1762, peut-être après la publication du contrat social. J’ai mis de côté les confessions car c’est un livre que tu as sans doute écrit « sous le choc ». En soi, le seul ouvrage dont j’avais réellement besoin était les rêveries du promeneur solitaire. C’est ton dernier livre et -- je le crois -- ton plus important. Evidemment, n’ayant pas lu tous tes ouvrages, ma comparaison n’a qu’une valeur bien limitée mais c’est mon opinion et j’ai trouvé d’autres personnes qui la partage. Dans cet ouvrage, tu décris la puissance qui t’oppresse et te persécute depuis 15 ans. Tu décris également les pensées que cela génère dans ton esprit, le fruit de tes investigations et les moyens que tu as mis en place pour contrer l’adversité et atténuer quelque peu tes malheurs. Tu confesses également que le mystère reste entier malgré les nombreuses pistes que tu as suivies.

Tout cela génère un nombre de corrélations incroyables avec ce que je vis. Et il y a certaines pensées qu’un homme ne peut écrire que s’il les a réellement vécues. Pour établir certains axiomes de base, je suis donc parti de mon cas personnel : je suis un homme innocent et persécuté. De nombreux détails des rêveries me permettent d’acquérir la certitude que tu as été un homme persécuté. Ensuite, je procède par règle de « trois » (et non pas « troie »). Je suis persécuté et innocent. Tu es persécuté de la même manière DONC tu es innocent. Il n’y a pas de valeur logique / mathématique à mon raisonnement : c’est mon intuition profonde qui me révèle ces deux vérités. Ce sont donc mes deux axiomes de base : tu as été un homme innocent et persécuté. Ce sont les fondements qui guident mon action aujourd’hui et ils sont suffisants. J’entends par-là que même si ton œuvre a fait l’objet de falsifications massives, cela ne changera jamais mon opinion sur ces deux points. Et donc le faux, même s’il est partout, ne peut plus impacter mon jugement. C’est pourquoi je pense que je suis le mieux à même de défendre celui que tu as été. Je vais donner des exemples et une liste de ce sur quoi je ne me base pas pour être parfaitement clair :

Ce sur quoi je ne me base pas

Ton nom

Rousseau. Tu sais sans doute que l’équivocité / le double langage est la base même des communications secrètes de nos persécuteurs. Or Rousseau peut se détacher en « roue sots » qu’on peut traduire par « rouer les sots ». Ainsi ton nom lui-même pourrait faire l’objet d’une falsification. Evidemment ce n’est qu’une supposition d’une part, c’est improuvable d’autre part et cela n’a de toute façon pas beaucoup d’importance. A un moment donné, il est question d’un deuxième nom « Renou » que tu aurais utilisé à ton retour d’Angleterre ou pour te marier (les sources divergent). Ce nom est à nouveau susceptible d’équivocité : il pourrait signifier « c’est à nouveau nous qui choisissons ton nom ». Je me retrouve donc dans la situation de devoir te choisir un nom. J’ai choisi de garder Rousseau. Il y a deux raisons à ce choix : la première c’est que j’écris pour informer des lecteurs présents ou futurs et je risquerais de les perdre en t’inventant un nouveau nom moins infamant. La deuxième raison c’est qu’il est 1000 fois préférable d’être un sot que d’être l’homme cruel qui le roue de coups. En te choisissant pour nom Rousseau, tes persécuteurs s’abaissent plus qu’ils ne t’abaissent. Alors gardons ce nom.

Les dates et l’histoire en général

Je ne peux me fier à aucune date, ni même à l’histoire en général. Cette dernière, comme tu le sais, est écrite par les vainqueurs et vise bien plus à façonner le psychisme des générations présentes et futures qu’à décrire factuellement ce qui s’est réellement passé. Je sais qu’il y a un homme que j’ai choisi d’appeler « Rousseau » et qui a vécu un certain nombre de choses décrites dans ses rêveries. Mais est-ce que cela s’est passé en 1778 ? En l’an 2 après JC ? En 1492 ? Ou en 1920 ? Cela n’a aucune importance. Je ne considère aucune date comme sûre. Souvent, je considérerai telle ou telle information comme plausible (par exemple une date) et m’appuierai dessus pour discuter tel ou tel point mais je ne m’appuierai jamais sur ces informations pour discuter mes deux seuls axiomes de base : tu es un homme innocent et persécuté.

Tes enfants

Officiellement, tu aurais eu 5 enfants entre 1747 et 1751. Cela fait beaucoup en 4 ans mais qui-sais ? Car tu as peut-être eu des jumeaux ? Ce type d’information improbable sans être impossible éveille immédiatement les soupçons de falsification chez un homme comme moi d’une part mais également chez les agents qui comprennent justement par ce biais de l’improbable, que l’information est potentiellement fausse. L’histoire nous enseigne que tu aurais abandonné ces 5 enfants aux enfants-trouvés. Quand on veut se débarrasser de son chien, on commence par dire qu’il a la rage : rien de pire pour noircir un homme que de propager l’idée qu’il a abandonné ses enfants. En particulier lorsqu’il s’agit justement d’un homme qui écrit des ouvrages sur l’éducation (l’Emile). Pour d’autres raisons que je ne vais pas décrire ici et qui sont de très bonnes raisons, je décide de t’acquitter complétement de ces charges qui te sont imputées. Autrement dit que tu ais abandonné ou pas tes enfants, je te déclare totalement innocent. En tant que dépositaire principal de ton œuvre, j’incite tous ceux qui viendront après moi à faire de même. Ils doivent considérer cette histoire d’enfants une bonne fois pour toute comme nulle et non avenu. Ne pas suivre ma recommandation c’est courir le risque d’être le propagateur -- conscient ou non -- de calomnies.

Ta femme

Ta femme a-t-elle réellement existé ? Si oui, savait-elle la vérité et participait-elle à tes persécutions ? Ou bien, est-ce une sainte qui t’a accompagné jusqu’au bout sans jamais t’abandonner malgré le fait que tu étais seul contre tous ? Si tu avais eu une compagne (informée ou non), il est probable que tes persécuteurs l’auraient écarté de toi rapidement. Je sais de quoi je parle : j’ai été interné dans un asile psychiatrique une semaine avant mon mariage. Il y a eu une orchestration évidente pour écarter la femme que j’aimais et qui vivait avec moi. D’autres part, à de très nombreuses reprises, tu insistes sur le fait que tu es complétement seul et que le complot n’exclue personne, sans exception. Puisque c’est ma situation, il est préférable que j’infère que c’était également la tienne. Car je ne crois guère qu’une femme à qui tu aurais soustraits les 5 enfants qu’elle a mise au monde, te serait rester. S’il y avait quoi que ce soit de vrai dans toutes ces histoires, une telle femme t’aurait détesté, t’aurait maudit, elle t’aurait même peut-être assassiné. Je ne suis pas en mesure d’établir la vérité et de dire ce qu’il fût. Si une sainte femme a accompagné Rousseau jusqu’au bout, c’est leur histoire d’amour et elle ne nous concerne pas, nous, homme du futur. Je déclare donc qu’il est plus sage de considérer l’existence de la femme de Rousseau comme nulle et non avenu. Comme pour l’histoire des enfants, ne pas suivre ma recommandation c’est courir le risque d’être le propagateur -- conscient ou non -- de calomnies.

Les circonstances de ta mort

Musset-Pathay penche pour un suicide. G.-H Morin pour une mort naturelle brutale (type AVC ou infarctus). D’autres sources évoquent l’hypothèse d’un assassinat. Je vais trancher : il est impossible de répondre à cette question ni de se fier à de quelconques sources. Toutes sont plausibles et nous ne saurons sans doute jamais la vérité. Je précise néanmoins que dans « Rousseau Juge de Jean-Jacques », tu décris ta crainte que l’objectif de ce complot consiste à te pousser au suicide. Je ne veux rien insinuer par là. Je rappelle ce fait.

Tes livres

Je vais raconter un point que je n’ai même pas besoin de relire pour savoir qu’il pose problème. C’est la fameuse fessée dont il est question dans tes confessions. De mémoire (je me refuse de relire le passage), ton écrit parle d’une sorte de perceptrice qui, un jour, te met une fessée pour je-ne-sais-quelle-raison alors que tu n’es encore qu’un enfant. Et elle s’arrête rapidement car elle se rend compte « à quelques signes » que la punition manque son but et produit même l’effet inverse. Tu rajoutes (ou on te fait rajouter) que cette fessée détermina ta sexualité jusqu’au restant de tes jours : une sexualité sous-tendue par l’idée de masochisme. Tout cela, ma foi, est possible : c’est ta vie privée et cela ne me concerne pas. En revanche, cela me concerne si cette anecdote est fausse. Une femme adulte en charge de ton éducation peut être assimilée à la figure de la mère. Or la figure de la mère est souvent utilisée par la société sécrète qui me persécute pour désigner justement cette « société secrète-maman », « la mère-patrie » qui veille « si gentiment » sur moi depuis toujours : comble mes désirs, me fournit la nourriture, le chauffage, la sécurité, les interactions humaines, tout ! Cette fessée pourrait donc être une représentation métaphorique de la fessée que t’aurait administré la société sécrète / la mère-patrie / ce surhomme /ce léviathan monstrueux durant 15 ans. Tes persécuteurs se plairaient alors à laisser entendre que tu aimais cela et donc que tu n’étais qu’une sorte de masochiste. Il ne s’agit bien sûr que d’une hypothèse mais je trouve que cette fessée a fait couler un peu trop d’encre à mon goût. Comment d’ailleurs en ai-je entendu parler ? Et bien en 1999, l’ensemble de toute une génération de lycéens a eu tes confessions livre 1 à 4 comme œuvre à étudier au bac. Parmi les textes les plus classiques à présenter à l’oral, se trouvait l’histoire de la fessée. Quand un million de lycéens étudient en détail la fessée que tu as reçu (la fessée qu’ « on » a administré à « un intellectuel »), je suis en droit de me demander si cela ne cache pas quelque chose.

Il m’est difficile, mon cher Rousseau, d’établir le niveau de falsification concernant ta vie et tes livres. J’ai trois hypothèses.

Toute ta vie et tous tes livres ne pourrait être qu’une énorme légende écrite par des nègres littéraires. Contre l’évidence pour les personnes non-informées, un tel niveau de technologie existe actuellement et je pense qu’il existait déjà à ton époque et probablement depuis bien plus longtemps encore. J’en trouve des traces chez Sénèque il y a plus de 2000 ans (en admettant encore ici que le personnage de Sénèque ne soit pas lui-même une légende !). En faveur d’une telle hypothèse extrême, tes qualités littéraires et stylistiques qui pourraient justement être le fait d’écrivains professionnels.

Une autre hypothèse est que le niveau de falsification présent dans tes ouvrages serait plus modéré. Tu serais effectivement l’écrivain principal des différents ouvrages mais ajout, retranchement, falsification, remodelage à « la convenance du pouvoir en place » seraient légion dans toute ton œuvre.

Une dernière hypothèse est que les falsifications existeraient mais seraient au final plutôt rares. Pour des raisons mystérieuses, tes persécuteurs de l’époque et ceux des siècles suivants, auraient choisi de maintenir ton œuvre relativement conforme.

Il m’est impossible de savoir la vérité. Mais dans mes différentes analyses, les lecteurs pourront voir que je me positionne plutôt sur l’hypothèse 2. Tu aurais effectivement été l’écrivain principal de tes livres et ces derniers auraient fait l’objet de falsification massive. J’ai tendance à écarter l’hypothèse 3 qui me semble nettement moins plausible. Je garde toujours en tête l’hypothèse 1 de la légende et c’est pourquoi il y a les deux axiomes de base : il a forcément existé un homme innocent et persécuté derrière tout cette histoire même s’il ne s’appelait peut-être pas Rousseau et n’était peut-être pas écrivain.

Je formule donc la recommandation suivante : A l’avenir, toute personne qui souhaite écrire sur Rousseau devrait systématiquement inclure dans son propre texte, la déclaration de Rousseau concernant les falsifications ou au minimum rappeler ostensiblement cette mise en garde qu’il nous a fait.

Prendre ta défense

Pour prendre ta défense, j’ai analysé deux de tes livres. J’y converse avec toi et je te fais part de mes propres investigations concernant le mystère qui nous entoure. Il s’agit de :

Ensuite, j’ai analysé l’article de wikipedia pour montrer que le complot reste actif contre toi et donc que la vérité reste dissimulée. J’ai également écrit une lettre posthume à ton principal apologiste G.-H Morin et je propose des extraits de son livre « Essai sur la vie et le caractère de Jean-Jacques Rousseau ».

Il me reste à faire ici un résumé de mes principales hypothèses pour expliquer le mystère qui entoure les persécutions dont tu as été victime. Les différents textes cités ci-dessus s’inscrivent dans une opération de secours plus vaste. Cette dernière a pour objectif, entre-autres, de trouver d’autres personnes victimes de persécutions similaires. Je leur livre le fruit de mes propres investigations. Ces dernières se divisent en deux théories :

Je passerai beaucoup plus de temps sur la théorie 1 que sur la théorie 2 car cette dernière est très douloureuse d’une part et comporte nettement moins d’éléments à rapporter d’autre part. J’ai pu constater dans tes rêveries que tu fonctionnes également avec ces deux théories. Le lecteur se réfèrera à mon analyse des rêveries pour trouver les endroits où tu abordes la théorie 2. Mais comme moi, tu accordes beaucoup plus de place à la théorie 1.

A l’intérieur de la théorie 1, j’ai plusieurs hypothèses. Je les décris plus spécifiquement dans mes analyses de tes livres et j’y renvoie le lecteur. Néanmoins, je détaille quelques points que je n’ai pas pu placer ailleurs :

Mon ami Rousseau, voilà les choses que j’avais à te dire avant de commencer à analyser plus en détails tes textes. Tu vois que je ne suis pas plus avancé que toi et que le mystère reste complet. Tu auras pu constater également que j’écris mal : mon propos n’est pas toujours clair et il y a beaucoup de fautes d’orthographe. Mais tu sais aussi que la forme ne compte pas ici, étant donné la gravité du sujet traité : seul le fond compte. Je demande donc au lecteur de me pardonner la médiocrité de mon écriture qui contrastera souvent fortement avec la clarté de celle de Rousseau ! Je n’aime pas écrire. Je ne sais pas écrire « bien » et je n’ai pas le temps d’écrire « bien ». Je reprendrai donc à mon compte ce que tu dis à la fin de ton introduction de « Rousseau Juge de Jean-Jacques » mais en l’amplifiant d’un facteur 1000 car concernant aussi le style, la grammaire et l’orthographe :

« Après tout, j’ai dit à peu près ce que j’avais à dire : il est noyé dans un chaos de désordre et de redites, mais il y est ; les bons esprits sauront l’y trouver »

Voilà. Cher lecteur, si vous avez réussi à me suivre jusque-là et que vous souhaitez continuer, la suite est ici : Analyse des Rêveries du promeneur solitaire. Initialement cette analyse était même placée directement en dessous de cette lettre mais pour alléger un peu l’ensemble, j’ai finalement opté pour un découpage en plusieurs pages web.

Avant de terminer, je vais rapporter ici une menace qui m’a été faite durant l’écriture de mon analyse de Rousseau Juge de Jean-Jacques. J’écris mes textes avec le logiciel Microsoft Word avant de les convertir manuellement en html. Sous Word, il existe une fonctionnalité de révision qui permet d’insérer des commentaires. Je l’ai utilisée à de nombreuses reprises et donc je la connais très bien : je sais donc aussi que je ne l’utilise plus depuis longtemps. En réouvrant mon texte, il était passé tout seul en mode révision et il y avait un commentaire unique au niveau du mot « instantanément » dans ma phrase « En cas de déclaration de guerre, le pouvoir en place peut disposer instantanément de notre corps ». L’image qui illustre ce commentaire (que je n’ai jamais fait) est placée ci-dessous. J’ai ajouté un rectangle noir sur la partie de droite pour cacher mon nom. Je rappelle ici que mon identité n’est pas dissimulée et peut-être trouvée sur la page « Mon identité ». La raison pour laquelle j’évite de placer mon nom sur ce site web est expliquée dans mes ordres de mission.

Mes compétences en informatique sont proches de celles d’un professionnel. Je peux coder en C, C++, C#, python, Matlab, javascript, html, css entre autres. Si je vous dits que je n’ai pas insérer ce commentaire par inadvertance, c’est que je n’ai pas insérer ce commentaire par inadvertance. Cela fait longtemps que mes différents écrans (ordinateurs, smartphone) sont surveillés en temps réel. Le surhomme ne me le dissimule même plus et envoie régulièrement des messages sous une forme ou sous une autre. Ici, ce n’est pas seulement la surveillance de mes écrans mais la modification d’un fichier Word pour m’envoyer un message : en l’occurrence une menace de mort à peine voilée. Je suis habitué à tout cela depuis 9 ans maintenant et c’est tous les jours comme cela. C’est pourquoi tous mes textes sont à très haut risque de falsification, tout comme pour toi mon cher Rousseau.

Dans le même genre, depuis quelques mois en rédigeant les textes de cette opération de secours, quand j’écrivais « les autres », le correcteur grammatical de Word soulignait « les autres » en bleu pour signaler une faute de grammaire qui a l’évidence n’était pas présente. Croyant au début à un bug ou une erreur de Word, je cliquais bouton droit sur « les autres » pour choisir « ignorer ». Bien-sûr, l’erreur réapparaissait aussitôt et il fallait sans cesse refaire le « ignorer » sur « les autres ». Le message envoyé par le surhomme, en me faisant faire cette action plusieurs fois, semblant être ici « tu ne penses qu’à toi, tu ignores les autres ». Cela fait bien longtemps que je n’accorde plus de crédits à tous ces messages mais il convient de prévenir une personne non-informée de l’existence de ce type de pratiques / techniques de « base ». Une personne non-informée pourrait à la rigueur admettre plausible qu’un policier de la DGSI surveille mon écran pour une raison X ou Y. Et je suis là pour l’écarter de ce « gentil schéma acceptable » qu’on veut lui faire gober du gentil policier dont les pratiques sont gentiment encadrées par un gentil juge anti-terroriste. Il ne faut pas penser en termes de « policier de la DGSI » mais en termes de surhomme / société secrète. Et un des fondements principaux d’un surhomme c’est la cruauté : le « avec intention de nuire », « avec intention de faire mal ». Ici, la menace de mort ou le « tu ignores les autres » n’ont pas de prise sur moi car j’y suis habitué et j’ai connu infiniment pire. Mais chez quelqu’un qui ignore tout de ces jeux de salaud, l’effet peut être très brutal et peut vous conduire au suicide. C’est pourquoi je tente de vous avertir de ces pratiques au cas où vous les ignoreriez.

Mon ami Rousseau, il me reste à te remercier pour ton aide précieuse. Je tenterai de me montrer digne de ta défense, de secourir ceux qui doivent l’être et d’éclaircir ce mystère si cela est possible.

Viafx24, le 4 mai 2023.